Bruno Le Maire annonce un soutien de 15 milliards à l’aéronautique

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Ce plan, qui intègre les 7 milliards déjà attribués à Air France comporte une contrepartie environnementale.

Le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, a annoncé, ce mardi, un plan de soutien massif à l’aéronautique d’un montant de plus de 15 milliards d’euros. « Il est proportionné à la violence qu’a représentée la crise en ce début d’année et à son impact durable sur le trafic aérien », explique le ministre.

Ce montant devrait toutefois intégrer une partie des 7 milliards d’euros déjà accordés à Air France notamment sous la forme d’un prêt garanti de 4 milliards et d’un prêt direct de 3 milliards. Le premier objectif de ce plan est de  « les 100 000 emplois (…) menacés dans les mois qui viennent » si rien n’est fait.

Mesures

Délai de remboursement. Pour pallier aux difficultés de trésorerie des compagnies aériennes, l’Etat accorde un moratoire d’un an pour rembourser leurs emprunts auprès des banques. Mais le gouvernement veut aller plus loin en veut proposant à la Commission européenne de passer d’allonger la durée pendant laquelle les compagnies ne remboursent pas leurs nouveaux crédits pour des achats d’avions de 6 à 18 mois.

Activité partielle. Comme pour les autres secteurs d’activité, le dispositif de chômage partiel sera certainement prolongé mais le détail ne sera connu que dans une dizaine de jours à l’issue de la concertation organisée par Mureil Pénicaud avec les partenaires sociaux.

PME-PMI. « Nous investirons aux côtés des grands industriels pour renforcer les PME et les ETI, les faire grandir, moderniser les chaînes de production, et les rendre plus compétitive », a expliqué le ministre. Ces investissements devraient atteindre 500 millions d’euros émanant de trois sources : l’Etat lui-même, à hauteur de 200 millions d’euros, quatre grands industriels – Airbus, Safran, Thales et Dassault, injecteront la même somme et un fonds d’investissements ajoutera au moins 100 millions d’euros d’ici à l’été. L’objectif final est qu’à la fin 2020, ce fonds dispose d’environ 1 milliard d’euros pour « soutenir les petites et moyennes entreprises stratégiques ». 

R&D. 1,5 milliard d’euros d’aides publiques pour soutenir la recherche et le développement seront investis sur trois ans par le biais du Conseil pour la recherche aéronautique civile. Doté à l’origine de 135 millions d’euros, ce fonds verra sa capacité d’investissements passer à 300 millions d’euros d’ici fin 2020, puis à 600 millions d’euros en 2021 et en 2022.

Contreparties

Ces mesures et notamment la dernière, orientée vers la R&D comporte une contrepartie : continuer la décabornation du trafic aérien et « de parvenir à un avion neutre en carbone en 2035 au lieu de 2050, notamment grâce au moteur à très haut taux de dilution et au recours à l’hydrogène ». Outre les grands industriels dont Airbus qui devront concevoir et produire cet avion moins polluant, Air France devra aussi s’engager « dans la transition écologique ». L’Etat exige de la compagnie aérienne qu’elle renouvelle sa flotte en achetant des avions neufs auprès d’Airbus.

En outre, « pour préserver au maximum les emplois en France », les grands industriels sont convenus d’une charte qui définie les « bonnes pratiques et les relations commerciales » avec leurs fournisseurs.