R. Otten : « La France, c’est grand, y voyager sans Easyjet prend du temps »

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Reginald Otten :
Reginald Otten et Carolina Deponge sur le stand Easyjet de l'IFTM Top Resa 2023.

Easyjet est la seule compagnie aérienne au sein du Carré Affaires de l'IFTM, et ce, depuis près d'une dizaine d'années. Reginald Otten, Country manager France et Maroc, et Caroline Deponge, Business development manager, nous parlent de ce choix.

Vous êtes la seule compagnie aérienne dont le stand se situe au sein du Carré Affaires du salon IFTM Top Resa. Quel est le sens de ce choix ?

Reginald Otten : Le business travel est un axe prioritaire pour Easyjet, notamment sur la France, et ce n’est pas nouveau puisque ce choix d’emplacement date de 2015 au moins. L’objectif est qu’on nous identifie clairement comme un opérateur adapté aux besoins de ce segment de clientèle.

Carolina Deponge : De plus, ici, nous sommes en proximité avec nos partenaires agences - Amex GBT, BCD Travel, CWT (qui n’était pas exposante cette année, ndr) - mais aussi de l’AFTM.

Quels sont vos leviers pour séduire le corpo ? 

R.O. : La première chose : avoir le bon réseau, avec les bons horaires - un vol le matin et le soir, au minimum : la multifréquence. Si le voyageur d’affaires revient vers nous c’est à cause de notre produit, pas uniquement du prix.

C.D. : Nous proposons des contrats à des entreprises, préférentiellement du SBF120 et du CAC40. On est en mesure de proposer des contrats cadres pour un discount sur certains de nos tarifs et, en fonction du partenariat, on peut procéder à une analyse plus précise de leurs "top routes" pour améliorer ce discount. Et le deuxième angle, c'est notre carte d’abonnement easyJet Plus destinée aux frequent flyers.

SBF120, CAC40... Intuitivement, on imagine davantage des PME comme clientes d'une compagnie lowcost...

R.O. : Et ce n’est pourtant pas le cas. Quand on échange avec les acheteurs ou les travel managers, on se rend compte qu’après le Covid, il y a un souci accru de la gestion de la dépense. Or Easyjet est en moyenne 34% moins chère qu’une compagnie régulière.

C.D. : Parfois ce sont les entreprises qui viennent nous voir et nous challengent : "Vous avez pris des parts de marché, on veut discuter avec vous."

R.O. : On est moins cher que les compagnies traditionnelles mais notre produit est en lui-même très intéressant aussi : la fréquence, la régularité sur Orly-Toulouse, Orly-Nice et les transversales où on est clé et leader avec 3, 4 ou 5 vols par jour sur Lyon-Bordeaux, Toulouse-Nantes, Lille-Nice, Bordeaux-Nice, Toulouse-Nice… Sur un Lyon-Bordeaux on est à 30-40% de voyageurs d’affaires. Sur certaines lignes, on est parfois à 60%, notamment sur le Orly-Toulouse.

Et sur ces routes-là, on imagine que vous ne souffrez pas de la bascule vers le train...

R.O. : Effectivement, nous ne sommes pas en concurrence avec le train. Car sur certains de ces trajets, le train va prendre 8 ou 10 heures. L’aérien est complètement pertinent sur ces lignes : la France, c’est grand, et y voyager de métropole à métropole sans que ce soit Paris, ça prend du temps quand on le fait en train ou en voiture.

Pour "vendre" Easyjet à des corpos, vous mettez en avant vos tarifs, vos fréquences... pas le service. Ce n'est décidément pas dans l'ADN d'une lowcost ?

R.O. : On prend au contraire le customer service très au sérieux - notamment la sécurité, le service à bord, un accès rapide à l’appareil, un personnel plein d'attention et de bonne humeur, la ponctualité. A ce sujet, nous sommes très performants à Orly, notamment grâce à l’infrastructure qui nous est dédiée dans le Terminal 1.

C.D. : La carte easyJet Plus dont j'ai déjà parlé permet en outre d'optimiser la qualité du service offert : siège upfront ou extra legroom, bagdrop, speedy boarding, modification de billet le jour même sans frais, réduction sur le F&B à bord...

Quels sont vos projets pour l'année à venir ?

R.O. : Retrouver nos radiales ante-Covid sur le territoire français - ce qui est presque déjà fait. Mais aussi les renforcer : c’est le cas du Bordeaux-Nice dès cet automne : on passe à 3 vols quotidiens. Et sur l’Europe, il y a de nouvelles destinations qu'on reconnecte pour la première fois depuis la pandémie ou qui sont inédites, notamment en Angleterre, au départ d'Orly et Lyon : Birmingham, Bristol, Manchester.