Blocage des raffineries : faut-il craindre une pénurie de carburant ?

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La CGT-Chimie a lancé un appel au blocage des raffineries et des dépôts pétroliers jusqu’au vendredi 10 janvier. « Pas une goutte d’hydrocarbure ne doit sortir des sites pétroliers » indique le syndicat.

Ce mouvement social lancé ce mardi pour dénoncer le projet de réforme des retraites semble bien suivi. « Sept raffineries sur huit sont en grève. Il y a une consultation en cours dans la huitième, celle de Gravenchon, dans la Seine-Maritime. Les situes portuaires du Havre sont aussi en grève. Il n’y a pas d’hydrocarbures qui sort de ces sites et ceci pendant 96 heures » a déclaré Emmanuel Lépine, secrétaire général de la Fnic-CGT, sur France Info.

De quoi faire paniquer les français en parallèle de la grève des trains. De nombreux usagers se ruent dans les stations service pour y faire le plein, certains n’hésitant pas à remplir des jerrycans. Alors faut-il vraiment redouter une pénurie ? Si la CGT-Chimie a appelé à un blocage jusqu’à vendredi, à la veille de la reprise des négociations entre le gouvernement et les partenaires sociaux, il s’agit surtout de faire pression sur le gouvernement, et il est peu probable qu’une pénurie s’installe.

La production des raffineries se poursuit et les stations-service sont approvisionnées «normalement», a pour sa part assuré mardi le gouvernement. «Toutes les raffineries de France métropolitaine continuent à produire et cinq raffineries sur sept connaissent des difficultés temporaires dans leurs expéditions», indique le ministère de la Transition écologique et solidaire dans un communiqué.

Les stations services des grandes villes ont en effet une moyenne de trois jours de carburant d’avance, ce stock pouvant monter jusqu’à 5 jours pour les stations service des autoroutes. Certains dépôts sont même équipés d’oléoducs directement reliés aux raffineries, et les blocages routiers n’ont donc qu’un impact limité sur leur approvisionnement.

Il faudrait, en fait, que le blocage se poursuive pendant plus de 2 mois pour avoir une réelle incidence sur les stocks de carburant des producteurs. Le seul vrai risque, c’est que d’ici vendredi 10 janvier, tous les français se précipitent dans les stations service pour y faire le plein, cela pourrait provoquer une pénurie en créant des points de tension sur la chaîne de distribution.