Nouvel aéroport d’Istanbul : le «grand transfert», une réussite !

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Istanbul Airport a remplacé l’aéroport Atatürk en avril dernier. Coup de projecteur sur l’un des plus grands projets aéroportuaires du monde.

A Istanbul, les avions se posaient jusqu’en avril dernier sur les aéroports d’Atatürk et de Sabiha Gökçen. Le premier enregistrait alors deux fois plus de trafic que le second. Atatürk est désormais fermé. Son trafic a basculé en totalité sur Istanbul Airport. Sabiha Gökçen, sur la rive asiatique du Bosphore, continue à accueillir surtout les appareils de Pegasus Airlines et de compagnies low-costs.

Le nouvel aéroport se trouve à 37km au nord-ouest de la capitale turque, plus éloigné du centre d’Istanbul que l’ancien aéroport (15km à l’ouest). Ilker Ayci, le CEO de Turkish Airlines, à l’occasion de la Turkish Airlines Corporate Club Conference (TACCC) mardi, a souligné la réussite du «Grand Transfert», rappelant que la compagnie turque avait travaillé pendant deux ans à la plus importante migration de l’histoire de l’aviation. «Toutes les opérations ont été effectuées en 33 heures alors qu’on tablait sur 45 heures», s’est ainsi félicité Ismail Polat, Chief Planning Officer chez Istanbul Grand Airport (IGA), l’opérateur de la plateforme, devant un parterre de journalistes invités dans le cadre du TACCC.

Le grand transfert a débuté la nuit du vendredi 5 avril à 3 heures du matin. Le 7 avril, la totalité des vols de Turkish Airlines atterrissaient et décollaient comme prévu. Aucun incident majeur n’est constaté.

On peut aisément comprendre la satisfaction du patron de Turkish Airlines : Istanbul Airport est son nouveau hub, l’outil de ses futures ambitions. Et la compagnie turque y opère les trois quart des vols. L’aéroport a été construit dans un temps record, et ce, malgré le report de six mois de son ouverture : quarante-deux mois séparent la conception de l’aéroport du début des travaux ! «La bonne coordination et le soin des détails ont été les deux clés du succès, estime Ismail Polat. Le secteur de la construction est important en Turquie, et nous avons sollicité toutes les grandes entreprises du BTP du pays», poursuit-il.

Le terminal compte 566 comptoirs d’enregistrement, 228 points de contrôle des passeports, 143 passerelles pour embarquer et débarquer…

L’aéroport est construit en quatre phases. La première porte sur un unique terminal, le plus grand au monde, d’une superficie de 76 millions de m2 et d’une capacité de 90 millions de passagers par an. Son architecture s’inspire des dômes des mosquées et bains turcs. Cette première phase a coûté à elle seule 10,25 milliards d’euros.

Sans surprise vu les moyens consacrés, ce terminal est très réussi, spectaculaire même avec une grande luminosité et une sensation de volume liée en partie à la hauteur des plafonds. On y trouve des petits plus tels des panneaux indiquant le temps nécessaire pour rejoindre sa porte d’embarquement, ou encore des voiturettes électriques. Des infos et services d’autant plus utiles qu’ils soulignent aussi l’un des points noirs de l’aéroport, sa taille ! Il n’est pas rare de marcher 20 minutes pour accéder à son avion !

Turkish Airlines dispose de cinq salons, le Lounge Domestic, l’Exclusive Lounge et l’Arrival Lounge, et surtout le Lounge Miles&Smiles et le Lounge Business (photo), deux salons de 5 575m², dotés d’espaces de restauration, de salles de réunion, de suites privées avec douches. Le Lounge Business possède même une annexe du musée d’art moderne d’Istanbul.

Les autorités de l’aéroport tablent sur environ 70 millions de passagers en 2019. A titre de comparaison, l’actuel premier aéroport mondial, celui d’Atlanta, accueille 107 millions de passagers par an.

Les phases suivantes porteront la capacité d’Istanbul Airport successivement à 120 millions d’ici trois ans, puis 150 millions en 2028. A terme, la capacité devrait même être portée à 200 millions. L’aéroport sera alors le plus grand au monde (si d’autres projets encore plus ambitieux ne voient pas le jour d’ici là) et sera doté de six pistes…

Côté accès depuis Istanbul, on rappellera qu’Istanbul Airport est aujourd’hui desservi par deux autoroutes (en une demi-heure à une heure de faible trafic), et dès fin 2020 par deux lignes de métro actuellement en construction. Un projet de train à grande vitesse est également en projet.