Un modèle d’abonnement de type Netflix recommandé pour les compagnies aériennes

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Vous allez sur le site d’une compagnie aérienne. Vous choisissez l’itinéraire dont vous avez besoin, le jour et l’heure que vous souhaitez, vous confirmez et rien d’autre, car le billet est déjà payé. Car chaque mois, vous payez un abonnement à cette compagnie aérienne, tout comme vous payez pour la salle de sport, Netflix ou Spotify.

C’est le modèle proposé par la start-up technologique espagnole Caravelo et déjà mis en œuvre par la compagnie aérienne mexicaine Volaris : avec elle, un billet aller-retour vers une destination nationale coûte 25 euros par mois, sans taxes d’aéroport, si vous souscrivez cet abonnement annuel.

Des modèles d’abonnement existent dans de nombreuses industries, notamment celles liées au secteur technologique, mais Caravelo veut les faire décoller. Elle estime que ce serait un bon moyen d’amener les compagnies aériennes à se constituer une clientèle payante chaque mois, sans avoir à acheter les billets individuellement comme c’est le cas actuellement – ce qui est particulièrement important dans des situations de manque à gagner comme cette pandémie de coronavirus.

Plusieurs experts consultés par l’édition espagnole de Business Insider conviennent qu’il s’agit d’un modèle perturbateur qui pourrait amener les compagnies aériennes à remplir des sièges vides – et donc potentiellement augmenter leurs revenus – mais qu’elles devraient le mettre en œuvre avec prudence, en particulier les compagnies à bas prix, afin de ne pas se faire concurrence.

S’il y a des passagers qui représentent un taux d’occupation de l’avion de 80%, c’est tout bénéfice. Tout ce qui vient compléter ces points supplémentaires a un sens pour les transporteurs. A condition toute fois de bien définir le profil d’utilisateur que les compagnies veulent avoir ainsi que les itinéraires car elles risquent,sinon, de se retrouver très vite en perte. Il ne s’agit pas de phagocyter les clients qui paieraient plus cher ces places.

Cependant, les experts espagnols excluent complètement les abonnements illimités – comme payer plusieurs centaines d’euros pour pouvoir voyager une fois par mois vers n’importe quelle destination – car il est sûr qu’ils ne seraient pas rentables et, de la même manière, il excluent un éventuel modèle de compagnie aérienne basé uniquement sur l’abonnement, car cela les obligerait à avoir un très grand nombre d’abonnés pour rendre les lignes rentables.

La start-up Caravelo indique que les compagnies aériennes pourraient mettre en place un modèle d’abonnement pour certaines lignes. Il serait également intéressant de présenter le modèle d’abonnement dans un cadre de mobilité en tant que service, dans lequel les clients ne paieraient pas un abonnement uniquement pour prendre l’avion mais pour voyager, ce qui nécessiterait, par exemple, des accords entre Ryanair, Renfe (chemins de fer espagnols), Volkswagen – avec son service de covoiturage – et les taxis.

Toutefois, dans la situation actuelle, les compagnies aériennes auraient du mal à adopter de tels modèles, car le scénario actuel prévoit des réductions de dépenses pour faire face à l’arrêt de travail causé par la crise du coronavirus.

Une idée qui n’est pas entièrement nouvelle pour le secteur : avant le début du siècle, un groupe de compagnies aériennes commençait déjà à proposer des « tarifs forfaitaires » pour les vols comme le font aujourd’hui les plateformes de films, de séries et de musique. Ce fut le cas de Northwest, à 499 dollars par mois  ou de Delta, mais ils ont cessé de le faire au milieu des années 1990.

AirAsia a tenté d’imposer son modèle plus récemment, mais a abandonné la mission l’année dernière. Et British Airways a quelque chose de similaire, Optiontown, mais les frais doivent être payés séparément.

La seule compagnie aérienne qui dispose actuellement d’un modèle d’abonnement illimité est Azul dont l’Airpass permet aux voyageurs arrivant au Brésil de s’abonner et de voyager autant qu’ils le souhaitent pour 399 dollars (355 euros) pour 10 jours ou 499 dollars (445 euros) pour 21 jours.