Air France : le SNPL rejette le projet low-cost

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Le SNPL Air France a écrit une lettre ouverte aux salariés d’Air France pour condamner le projet de compagnie low-cost tel que présenté par la direction et exiger que des contrats Air France l'accompagnent. Comment gagner 20% sur les salaires dans ces conditions, c'est toute la question.

Jean-Marc Janaillac semblait plutôt confiant lors de son audition chez les Sénateurs, estimant que les pilotes trouveraient leur compte au projet Boost en leur permettant d’accéder plus vite aux postes de Commandant de bord. Manifestement, la lettre ouverte de Philippe Evain, Président du SNPL Air France dont La Tribune publie des extraits, laisse transparaître des négociations plus dures qu’espéré. Philippe Evain estime que ce "projet recèle de nombreux dangers pour les salariés, quels qu'ils soient, dès lors qu'il prévoit la découpe de l'entreprise en appartements". Selon lui, "Nous restons convaincus que la division de l'entreprise hypothèque l'avenir, que laisser remettre en cause son intégrité globale serait une faute grave dont le prix nous sera présenté tôt ou tard". Les résultats "peu probants" de Transavia ou de Lufthansa avec Eurowings, "confortent notre conviction que l'avenir passe par le renforcement d'Air France et non son morcellement" écrit le pilote dirigeant le syndicat.

Le SNPL accepte la perspective d’une certaine mobilité au sein des compagnies, mais à condition que ce soit sous contrats Air France. Or la direction envisageait recruter effectivement des pilotes d'Air France mais voulait recruter ailleurs des hôtesses et stewards, ce que les syndicats de PNC avaient bien compris et déjà rejeté. La position du SNPL risque de mettre un clou dans le cercueil du projet, même si il reste un tout petit entrefilet d’air pour les discussions. "Nous sommes capables d'avoir des contrats Air France tout en ayant des conditions de travail différentes permettant de faire des économies", aurait-on ainsi expliqué au sein du bureau du SNPL Air France à La Tribune. Mais si les pilotes renforcent les PNC, pas de doute que le projet Boost est mal parti. Après les remous que provoque le projet de filialisation de la maintenance, cela fait 2 sujets essentiels du plan Trust Together qui se présentent mal.