Ambiance de conflit social à Air France

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La direction d’Air France a décidé d’appliquer dès le 1er juin une partie des mesures refusées par les pilotes. Et s'attend à ce que les dits pilotes aillent devant la justice.

Le dialogue semble rompu avec les pilotes qui ont refusé les propositions de la direction pour Perform 2020 et comme prévu, la DRH a décidé de mettre en œuvre le solde du plan précédent pour lequel elle a reçu l’approbation de la justice. A partir du 1er juin, elle baissera notamment la rémunération des heures de nuit, avec l’approbation du Conseil d’administration selon la direction. La compagnie compte gagner 20 à 30 millions d’euros par an, soit 2 à 3% de la masse salariale des pilotes, grâce à des heures de nuit majorées de 40 %, contre 50 % à ce jour, un calcul moins favorable pour les activités au sol et une durée de préparation au sol réduite de moitié pour les instructeurs. La compagnie prévoit en outre "l’annualisation de douze jours de repos" à partir d’avril 2017. En revanche, Air France renonce à modifier la grille d’avancement de ses pilotes, qui fera l’objet d’une nouvelle négociation selon la DRH.

Quelle sera la réaction des pilotes ? C’est toute la question. La DRH s’attend à ce que le SNPL aille en cours de cassation contre l’arbitrage rendu par le Tribunal de Bobigny dans le Plan Transform 2015. Selon Gilles Gateau à l’AFP, il pourrait y avoir également "des contentieux individuels que chaque pilote pourra aller déclencher aux prud’hommes sur la majoration de ses heures de nuit".

Les voyageurs d’affaires peuvent ils être sereins en réservant leurs vols ? Ce n’est pas certain. Individuellement, certains pilotes se déclarent toujours prêts à des actions ponctuelles pour faire entendre leur voi. Et le SPAF, par sa réaction sur Twitter, semble sur cette ligne....