Dubaï dans la tourmente

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Ce n'est pas le froid de la météo mais le gel économique qui frappe le tourisme d'affaires et plus globalement les activités de Dubaï. L'Emirat commence à souffrir nettement d'une baisse d'activités qui risque de compromettre son développement.

Dubaï dans la tourmente
Finance internationale, tourisme, immobilier et import-export : les quatre piliers de Dubaï, bâtis sur la croissance mondiale, font aujourd'hui vaciller le géant du Golfe. En fin d'année l'Aéroport de Dubaï, principale plate-forme du Moyen-Orient, a affiché une hausse de 9% de son trafic passagers en 2008, alors que celui-ci est en déclin à l'échelle mondiale. Mais la croissance avait atteint 19% en 2007, et le ralentissement est très net sur la fin de l'année.
Le promoteur Nakheel a annoncé, le 14 janvier, qu'il devait retarder son projet le plus stupéfiant : la construction d'un gratte-ciel d'un kilomètre de haut. "Les travaux sur les fondations ne reprendront que dans douze mois", a indiqué la société.La Bourse de Dubaï a perdu à l'automne un quart de sa valeur. Les prix de l'immobilier ont reculé de 8 % à Dubaï au troisième trimestre 2008. Malgré l'appui de banques d'Abou Dhabi, le crédit se raréfie. Fin novembre, Nakheel annonçait ainsi le licenciement de 15 % de son personnel, soit 500 employés, le ralentissement du chantier des "palmiers" et l'arrêt de projets comme la Trump Tower et les Palm Jumeirah's Gateway Towers. Une autre compagnie étatique, Meraas, a gelé son projet Jumeirah Gardens, comprenant trois tours de 600 mètres de haut. . La main d'oeuvre - essentiellement asiatique- du secteur du batiment est contrainte de rentrer au pays faute de chantiers. Pas moins de 1500 permis de résidence sont annulés chaque jour à Dubaï, ce qui correspond aux licenciements dans un pays où 90% de la population est étrangère. Dans le secteur du tourisme, les réservations sont en chute libre, en particulier pour les incentives, et là aussi les licenciements ont commencé.