L’Ecosse veut séduire les agences événementielles et les acheteurs voyages

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Il y a trois clichés qui résument l’Ecosse : la pluie, le whisky et le kilt. Un peu comme notre Tour Effel et la baguette pour les Américains en visite à Paris. «C’est très réducteur de penser cela de l’Ecosse», explique Amanda Ferguson, en charge du Mice sur le marché français pour Visit Scotland, qui vient d’accueillir à Édimbourg une soixantaine de professionnels du MICE venus de toute l’Europe.

«Nous voulons vous démontrer qu’il y a d’innombrables alternatives écossaises pour vos évènements. Et nos arguments sont simples, vous ne trouverez nulle part ailleurs ce que nous pouvons vous offrir» développe Amanda Ferguson. A cette vision très clairement exprimée, la réponse est un aveu: «Très souvent ce sont les clients qui nous obligent à regarder vers le sud pour leurs séminaires ou leurs incentives» remarque Patricia, Senior Event Manager d’un groupe financier américain installé en Europe, «Et ce regard n’est pas forcément apprécié par tous les participants qui veulent de l’originalité et de l’aventure».

C’est justement ce thème qu’Amanda Ferguson a voulu défendre pendant 3 jours. Et pour elle, l’Ecosse ne manque pas de charmes. Elle en regorge, d’autant que côté pluie, à part quelques indispensables gouttes pour se mettre dans l'ambiance, la météo était plutôt clémente et ensoleillée du 8 au 10 octobre dernier pour cette réunion de travail à Edimbourg et sa région. «Même le ciel s’est mis de notre côté pour vous offrir une palette complète de notre climat », sourit Amanda.
Au-delà de l’humour, Visit Scotland a prouvé que l'Ecosse avait un vrai savoir faire pour mettre son offre en musique. Cette diversité, Visit Scotland l’a déclinée en une multitude de lieux. De la très classique visite d’une distillerie (Grouse Experience). au majestueux château de Kinross House, austère de l’extérieur mais d’un luxe inouï et d’un raffinement parfait une fois passée la porte.

L’Ecosse, à l’évidence, est faite de contrastes culturels et architecturaux. La preuve, c’est à Kinross qu'on la trouve également. Helen Fothergill y accueille dans 14 chambres magnifiquement décorées, les séminaires et rencontres du Top Management des entreprises européennes. Ce type de proposition convient parfaitement à certains acheteurs présents à ces rencontres: «Les besoins des acheteurs sont très différents», reconnait Patricia. «Personnellement, j’ai autant besoin de luxe que d’environnement. Notre entreprise met en avant des valeurs vertueuses en matière de protection de la nature. J’en tiens compte dans mes choix». Des salons aux tableaux historiques et aux meubles d’époque replongent les visiteurs dans l’atmosphère écossaise du 18ème siècle. Une ambiance qui se déguste au coin de plusieurs cheminées authentiques au son d’une musique classique tombée du plafond. Unique !
Mais ces contrastes architecturaux étonnent. «Notre granit surprend vu de loin mais nous proposons ce que peu d’autres régions offrent : la chaleur intérieure de nos demeures faite de bois, de couleurs et de douceur» , souligne une autre Hélène, guide francophone en Ecosse. Ce mélange de vert fait de plaines et de collines aux courbes douces n’est pas pour déplaire. Et d'ajouter, le regard pétillant «Et si nos hommes sont toujours en kilt, c'est aussi pour vous surprendre». Bien évidemment, la question fuse : «Et que porte-t-on sous un kilt ?». La réponse arrive instantanément : «L'avenir de l’Ecosse». Nous n'en saurons pas plus !

Il est vrai qu'en deux heures de route, on constate vite que la nature est omniprésente. De l’exceptionnel golf de Gleneagles qui vient d’accueillir la Ryder Cup au Château de Cromlix, propriété du tennisman Andy Murray, qui a fait construire sur le domaine des courts de tennis agréés Wimbledon… Tout est toujours niché dans un écrin de verdure, preuve du talent britannique (ne dites jamais anglais) pour le jardinage.
Pour Amanda Ferguson, les atouts de l’Ecosse sont nombreux. Et le premier d’entre eux est loin d’être négligeable : l’aérien. Avec des vols directs de Cityjet au départ de Paris, il faut moins d’1h30 pour atteindre Édimbourg. Et la capitale écossaise est elle-même un atout. «Le mélange de vieux quartiers avec des espaces verts très nombreux donne un charme à la destination» souligne Quentin Gall, du réceptif Smoozy installé à Londres.

De fait, la ville livre à ses visiteurs ce sentiment de bien-être que seules les cités de taille raisonnable peuvent donner. « Avec environ 500 000 habitants, Édimbourg est à taille humaine avec en moins de 15 minutes la possibilité de trouver un château ancien ou un parcours de randonnée » explique Brigitte Swainson, guide francophone en Ecosse. Autre avantage, une offre hôtelière qui se développe. La rénovation du Sheraton il y a deux ans, la cour intérieur du Waldorf Astoria sur Princess street (les Champs Élysées locaux) voire même l’excellent Balmoral, un peu vieillissant mais aux charmes intacts.
«Je dis souvent qu’un séminaire réussi se déroule en trois jours dont deux à l’extérieur des villes», explique Richard Servranckx de Scotland Expérience. Pour ce Français installé à Edimbourg depuis deux ans, l’Ecosse ne peut se résumer aux seules villes. «Sur un séjour jeudi/Dimanche, je conseille toujours une nuit dans un château des Highlands, la signature écossaise la plus connue dans le monde».

Un avis que ne partage pas forcément Géraldine Burot de up2date, une agence événementielle francilienne: «Je resterais à Édinbourg les trois jours avec une journée dans un château pour travailler et organiser un diner de gala. Inutile de faire et défaire des valises alors que les châteaux sont si proches du centre. Seule certitude, je ne manquerais pas d’organiser des mini Highland Games qui séduisent énormément les participants. Du jeter de troncs d’arbres aux déplacements de billes de bois. C’est une activité géniale, très appréciée».
En guise de conclusion, Amanda Ferguson a souhaité revenir sur l’expérience personnelle de chacun. «Vous n’avez pas tous vécus de la même façon la même Ecosse. C’est cette diversité que nous voulons expliquer aux entreprises et que nous souhaitions vous montrer». Objectif atteint. Anglais, Allemands, Suisses et Irlandais, tout comme les Français, sont repartis avec des idées originales, différentes. Culturelles pour les uns, sportives pour les autres.

«Elles se concrétiseront si nous trouvons des tarifs adaptés aux demandes de nos clients» conclut Géraldine Burot. Aujourd’hui, avec un prix moyen de 250 € pour une journée de séminaire (hébergement, animations et repas), l’Ecosse reste attractive face à une Irlande très agressive sur le marché du MICE.

Mais la grande chance de la destination, c’est sa diversité bien au-delà de celle connue en Europe. Et cette carte là, l’Écosse veut la jouer à fond sur le marché français.

Marcel Lévy à Edimbourg