La richesse des TMC se trouve dans le voyage d’affaires des PME/PMI

76

L’évolution des marchés engagée il y a déjà deux ans conduit à une refonte des habitudes d’achat au sein des PME/PMI. Focalisées sur les entreprises de grandes tailles, les TMC commencent à regarder dans l’environnement des structures intermédiaires. Les Avexia ou Havas Voyage, complétés par des réseaux volontaires comme Selectour/Afat ou Manor, sont devenues des machines de guerre à destination des PME/PMI. Le tout technologique donne des ailes dans un domaine où seule Egencia labourait il y a quelques années.

On oublie trop souvent à quoi ressemble le tissu économique français. Selon l’Insee dans son étude 2011, enrichie en 2013, il y aurait 3 144 065 entreprises en France. Si l’on décompose ce chiffre, on retrouve : 243 grandes entreprises, 4959 entreprises de taille intermédiaire (moins de 5000 personnes et CA inférieur à 1,5 milliard d’euros), 137 534 PME (moins de 250 personnes et CA inférieur à 50 millions d’euros) et 3 001 329 micro-entreprises.

L’analyse du taux d’exportation est intéressante. 22,6 % des ventes à l’export sont assurés par les grandes entreprises, 19,2 % par les entreprises de taille intermédiaire et 18,6, % par les PME (hors agro-alimentaire). On voit bien que la part des PME est loin d’être négligeable.

Ce regard porté sur notre tissu éco permet de mieux comprendre les parts de marché qu’occupent aujourd’hui les TMC et les réseaux. Amex et CWT, à elles deux pèsent, selon nos estimations, un peu moins de 30 % du marché global. Un chiffre qui baisse sensiblement d’année en année au bénéfice d’agences de petites tailles (3Mundi, FFT Paris, Avexia…). Dans les réseaux, Selectour Afat réalise 60% de son chiffre d’affaires dans le corporate et Havas Voyages réalise également 60% de son CA avec les PME. Manor (près de 80 % du revenu de ses membres sont issus du Corporate) développe des outils dédiés pour le corporate pour faciliter la gestion online des dossiers.

On peut ainsi aligner un grand nombre de chiffres à condition de trouver une conclusion marketing à l’analyse. Premier constat, les TMC devront évoluer et s’adapter. Une lapalissade ? Pas tout à fait. CWT travaille à un événement client pour une prise de parole attendue. Amex repense son EVP et devrait l’adapter à la situation économique, en le rendant plus resserré. Enfin, les petits compétiteurs se placent sur le marché de l’analyse et du service très demandé par les PME.

On devrait naturellement assister très rapidement à une refonte de la vision «clients» de toutes les agences qui travaillent dans le voyage d’affaires. La remise à plat annoncé du marché ne fait que débuter. Pas sûr que toutes les agences soient prêtes.

Pierre Barre