Le voyage d’affaires en petite forme en 2014 selon le baromètre Amex GBT

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Pas d’enthousiasme pour les résultats obtenus sur le marché du voyage d’affaires en 2014 : selon le Baromètre d’American Express Voyages d’Affaires publié à l’occasion de l’EVP, la croissance s’est limitée à 0,9%. Mais c’est mieux que les années précédentes et que les prévisions d’Amex pour 2015.
A priori, sur 581 responsables interrogés dans 10 pays, moins de 70 entreprises françaises ont été contactées ce qui, rapporté aux marchés européens donne un panel français peu représentatif du domaine. Les résultats, sur certains sujets, semblent assez éloignés de la réalité quotidienne. Un avis évoqué par bon nombre d'acheteurs présents dans la salle.

Après une décélération de la croissance pendant trois années consécutives et un point bas atteint en 2013 à 0,5 %, cette évolution s’explique en partie, selon les personnes interrogées lors de l’enquête pour Amex, par l’amélioration de la situation économique dans les dix pays de référence du Baromètre. L’étude estime que l’embellie doit se confirmer mais dans une moindre mesure en 2015, avec des dépenses en Europe qui augmenteraient de 0,7% mais avec de fortes disparités selon les pays.

Guillaume Col, Président Directeur général d’American Express Voyages d’Affaires France, Belgique et Pays-Bas, commente : «Qu’il s’agisse de conserver leurs clients, d’en conquérir de nouveaux ou de développer de nouveaux marchés, les entreprises sont conscientes de l’importance des voyages d’affaires pour soutenir leur développement commercial. D’après notre étude, elles y consacrent désormais 51 % de leur budget voyages d’affaires, contre 46 % en 2013. Mais dans un contexte économique toujours difficile, le contrôle des coûts directs reste prioritaire. Le véritable enjeu est toutefois la vision globale des dépenses : les attentes sont de plus en plus fortes dans ce domaine, notamment avec l’adoption croissante des solutions end-to-end».

Parmi les principaux enseignements du Baromètre :
 

1) La croissance des déplacements professionnels s’accélère au profit des voyages en Europe, tirée par la volonté de développer les affaires

Le Baromètre révèle que cette agressivité commerciale bénéficie aux déplacements professionnels, sur lesquels tablent les entreprises pour soutenir leur développement commercial. En effet, le suivi commercial ainsi que la conquête de nouveaux clients et marchés représentent 51% des budgets en 2014 contre 46% en 2013. Près de la moitié des entreprises prévoient d’augmenter leur activité à l’étranger dans les trois prochaines années, contre 38 % en 2013 et 35 % en 2012. 

Plus précisément, les déplacements professionnels en Europe sont ceux qui ont connu la plus forte augmentation en 2014, représentant 50% de la croissance totale. En 2015, ils devraient compter pour 56% de la progression estimée.

2) Les priorités des entreprises restent axées sur le contrôle et la maîtrise des dépenses

- Contrôle des coûts 
Selon le Baromètre, depuis plusieurs années, le contrôle des coûts constitue la priorité pour les entreprises (87% des entreprises en 2014).

Le «Best buy» reste le levier clef de contrôle des coûts. Toutefois, les entreprises semblent prendre conscience de ses limites : le baromètre affirme qu’il est cette année en recul. Il faut cependant moduler cette vision qui repose sur l'analyse du best buy et non sur son utilité.

Au contraire, deux pratiques s’imposent clairement dans le trio de tête des outils de contrôle des coûts: la réservation en ligne fait, en effet, un bond en avant et passe à la deuxième place en 2014 (contre la cinquième en 2013), tout  comme la réservation à l’avance qui arrive en troisième position en 2014 (quatrième en 2013).

- La vision complète des dépenses
Au-delà du contrôle des coûts, le Baromètre indique que les entreprises plébiscitent la vision globale des dépenses, qui constitue la priorité pour plus d’une entreprise sur deux et progresse fortement (+ 15 points en 2 ans). Cette notion va plus loin que le contrôle des coûts, qui reste cantonné aux coûts directs. Elle inclut les coûts indirects tels que les développements technologiques et les ressources humaines mobilisées. Elle s’annonce déjà sans doute comme un sujet central dans les années à venir.
Pour bénéficier d’une vision globale de leurs dépenses, les sociétés comprennent l’importance grandissante des solutions end-to-end. 

Logiquement le taux de double équipement SBT/EMS (Self Booking Tool / Expense Management Solutions) s’accélère depuis plusieurs années : selon le Baromètre, 43 % des entreprises en 2014 contre 26% en 2013 utilisent à la fois le SBT et l’EMS. Leurs motivations sont clairement liées à des enjeux de contrôle de l’ensemble du programme, et non uniquement à des objectifs de réduction des coûts.

- Les TMC, accompagnatrices du changement  
On ne s'étonnera pas de cette vision positive de la TMC qui répond à la vision du commanditaire du baromètre... Pour intégrer tous ces changements, les entreprises sont confrontées à une réelle complexité dans les choix de solutions et de fournisseurs, et sollicitent dès lors les « Travel Management Companies » (TMC) pour les accompagner dans ces mutations. 

D’après le Baromètre, la recherche de solutions end-to-end arrive en tête des services à développer (29 %) par les TMC, suivie du calcul du ROI des déplacements, un enjeu clef pour transformer la perception du voyage d’affaire en investissement. 
Le mobile arrive en troisième position (13 %) ex-aequo avec l’intégration des nouveaux types de fournisseurs qui, poussée par les demandes voyageurs, apparaît pour la première fois dans le Baromètre. 

En effet, le Baromètre démontre que le mobile s’impose, de son côté, comme un canal majeur, avec plus de la moitié des entreprises qui déclarent l’avoir intégré dans leur programme de déplacement. 

Comme en 2013, les principales utilisations du mobile sont toujours la réception d’alertes fournisseurs (87%), le check in (77%), la réception d’alertes de sécurité (74%) et la modification des réservations (60%). Logiquement, les entreprises déclarent vouloir développer les usages de réservation, de reporting et de gestion des notes de frais (expense management), ainsi que ceux concernant la sécurité.

3) Qu’en est-il du voyageur ?

- La sécurité du voyageur reste cruciale 
Selon le Baromètre, entre le contrôle des coûts (priorité n°1), et la vision complète des dépenses (priorité n°3), la sécurité des voyageurs confirme sa position de priorité n°2 des entreprises, gagnant ainsi du terrain (+ 24 points en deux ans).

Toutes les mesures de sécurité ont été renforcées : capacité à contacter (87 % des entreprises en 2014 contre 81 % en 2013), à rapatrier (73 % en 2014 contre 60 % en 2013), et localiser (71 % en 2014 contre 65 % en 2013) les collaborateurs; la formation des collaborateurs progresse (32 % contre 23 %), mais reste en retrait.  C'est toujours le sujet à la mode en 2015 car dans la réalité on est plus sur l'assistance juridiquement imposée aux entreprises pour ses salariés que sur la sécurité globale.

- Le confort du voyageur n’est pas une priorité pour tous
Le confort du voyageur recule dans les priorités de l’entreprise : quatrième priorité en 2013, il  est relayé à la sixième place en 2014. D’après le Baromètre, 20% seulement des entreprises mesurent la satisfaction de leurs voyageurs et utilisent les résultats.  
Paradoxalement, 20% des entreprises (contre 12 % en 2013) achètent aujourd’hui des services VIP à leur TMC, conscientes de l’impact négatif de certaines conditions de voyage sur la productivité des collaborateurs.

Il est intéressant de noter qu'Amex GBT rejoint CWT sur ce domaine. Bertrand Mabille (CWT) a été l'un des premiers à évoquer "les politiques voyageurs" plus que la politique voyage. Guillaume Col, grand voyageur par le passé, est sensibilisé sur un sujet qui émerge fortement depuis quelques mois.
A propos du Baromètre American Express Voyages d’Affaires 
Le Baromètre 2015 a été préparé par Concomitance à partir d’une enquête réalisée en novembre 2014 par téléphone et par email à l’échelon européen  portant sur 581 responsables de la gestion de budgets de voyages d’affaires couvrant l’équivalent d’une dépense cumulée de 1,5 milliard d’euros, présentant les principales tendances pour l’année à venir. Les entreprises interrogées  sont basées dans 10 principaux pays d’Europe : la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Espagne, l’Italie, la Belgique, les Pays-Bas, le Danemark, la Suède et la Norvège.