Selectour se débarrasse d’Afat… Mais pas de son activité voyage d’affaires

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On savait, dès le projet de fusion annoncé, que la situation ne pouvait durer longtemps. Enfin, serait-on tenté de dire : Selectour vient de décider de supprime Afat de son nom commercial. Retour à une notoriété de base qui fera le bonheur des clients. Mais tout cela n’est pas aussi simple : Havas et Selectour sont deux réseaux concurrents mais pilotés par le même Président. N’y aurait-il pas une enseigne de trop ?

On le sait, les entreprises aiment bien les situations claires et lisibles. En redevenant Selectour, le réseau qui s’était enrichi d’AFAT il y a quelques années, simplifie son affichage commercial. De quoi parler haut et clair, pour quoi pas.

A la tête du nouveau Selectour mais également d’Havas Voyages, deux structures très engagées dans le voyage d’affaires de proximité, Laurent Abitbol en charge du Développement de Marietton/Havas, devra rapidement livrer une stratégie claire sur sa vision du business travel dans les deux réseaux. Il lui devra montrer aux aux sociétés clientes que la concurrence existe réellement et que les capacités mises en place par les uns ne sont pas que le nez rouge de l’autre. La reprise de KDS par Amex obligera sans aucun doute Selectour à repenser ses outils. Adoptera-t-il Maya d’iAlbatros, déjà intégrée par Havas ? Il semblerait que l’on se dirige vers cette solution même si, officiellement, il n’en est pas question.

Autre question clé, est-il raisonnable de répondre aux appels d’offres avec une vision assez proche du marché chez Selectour comme chez Havas ? La centrale d’achat créée entre les deux est une première brique de ce qui pourrait vite devenir une centrale d’affaires globales. A quoi sert la salle de marché de Selectour, mise à la disposition de Marietton, membre du réseau Selectour, si elle ne se concentrait pas sur les besoins des deux marques ?

Lors du prochain Congrès à Québec, il faudra du doigté au Président de Selectour pour éviter les écueils et les premiers grognements de certaines grosses agences. Que feront les gros concurrents comme Bleu Voyages qui, comme Marietton, sont sur une zone géographique proche ? La proximité vat-elle rester un argument ? Pas sûr.

Marcel Lévy