International SOS : les 10 conseils aux entreprises pour réussir le déconfinement

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Les dirigeants et managers des grandes entreprises à l’international, des PME et TPE, dans leurs protocoles de déconfinement, doivent accompagner la reprise de l’activité, tout en veillant à la santé physique et mentale de leurs salariés.
 
«Pour réussir cette période (de déconfinement), une relation de confiance et de transparence doit s’établir entre salariés et dirigeants, avec l’appui de la médecine du travail et un accent particulier mis sur le dialogue social» insiste Philippe Guibert, directeur médical régional d’International SOS. Outre les règles essentielles d’hygiène et les gestes barrières à respecter (nettoyage des locaux, réorganisation des lieux de travail, etc.), dix défis majeurs vont se poser dès les premiers jours de reprise, selon les experts de cette entreprise spécialisée dans les solutions personnalisées de gestion des risques santé et sécurité, fondée en 1985 par deux Français, Arnaud Vaissié et le Docteur Pascal Rey-Herme, et dont le siège est à Singapour, et qui compte un centre régional à Paris.

1. Adapter l’environnement de travail. L’entreprise doit prévoir une stratégie et un plan pour déployer les mesures adaptées à leur activité, tels les tests et les dispositifs de protection, pour pouvoir protéger la santé de ses collaborateurs. De même, les transports domicile / lieu de travail doivent être considérés comme faisant partie intégrante de l’espace de travail, pour lesquels les managers doivent s’assurer que leurs salariés limitent leur prise de risque.
 
2. Communiquer, informer en toute transparence. Les salariés devront avoir une confiance absolue sur la sécurité de leur environnement de travail et le sentiment que leur management a comme première préoccupation leur santé. Cela passera par une information permanente, transparente et objective, sur les actions prises par l’entreprise pour veiller à préserver le lieu de travail de la transmission de la maladie.
 
3. Vérifier l’information. La crainte d’un retour d’une deuxième vague de Covid-19 génèrera une multiplication des fausses alertes et d’informations tronquées évoquant des pseudos résurgences de foyers ou de failles sanitaires susceptibles de perturber la bonne marche des affaires et d’influencer à tort les décisions des dirigeants et les comportements des employés. S’informer aux meilleures sources sur la réalité de la situation sanitaire sera essentielle.
 
4. Donner à la médecine du travail un rôle essentiel. La longue période d’incertitude qui s’ouvre doit confirmer le rôle de la médecine d’entreprise au cœur de la reprise d’activité. Ce pôle médical sera critique comme tiers de confiance entre employés et direction, en termes de conseil, d’information et de gestion des informations personnelles liées à la santé des salariés, en particulier relative aux tests.
 
5. Protéger la santé mentale des salariés. De nombreuses personnes pourraient sortir déstabilisées de la période de confinement, source d’isolement, de repli sur soi, d’activité physique réduite, génératrice de stress ou d’addictions. Les salariés les plus fragiles devront être rapidement identifiés par leurs managers pour bénéficier de soutien émotionnel particulier. La notion de bien-être au travail devra être revue pour intégrer ces éléments.
 
6. Gérer l’absentéisme. La poursuite de l’épidémie créera une variété des motifs d’absence, entre salariés absents pour raison médicale, personnelle ou familiale, personnes isolées ou en quarantaine, ou autres raisons liées à l’organisation du travail. Ceci mettra les entreprises face à une situation d’absentéisme perlé inédite. Pour la maîtriser, il faudra repenser la dynamique du travail et des fonctions essentielles pour lesquelles des adaptations seront nécessaires en cette situation exceptionnelle.

7. Gérer la santé et la sécurité physique des expatriés. De nombreuses entreprises ont des collaborateurs qui sont restés en expatriation à ce jour. Dans certains pays d’Amérique Latine ou d’Afrique, la crise sanitaire a engendrée une crise économique génératrice de tensions sociales voire de criminalité. Assurer la sécurité des expatriés et de leur entourage dans ces conditions de vie et de travail dégradées doit être plus que jamais une priorité.
 
8. S’adapter aux contraintes du secret médical. La carte immunologique de chaque salarié, son profil de risque personnel ou son exposition passée au Covid-19 pourront être des informations qui participeront à leur reprise d’activité. Ces informations étant susceptibles de tomber sous le sceau du secret médical, les dirigeants d’entreprise devront veiller à respecter la réglementation et les droits des salariés afin de permettre une reprise d’activité en confiance.
 
9. Accroître sa responsabilité sociétale. Les entreprises doivent veiller à la sécurité de leurs fournisseurs et de leurs clients. Plus généralement elles auront un rôle clef à jouer vis-à-vis de leurs écosystèmes extérieurs, en particulier dans les zones qui seront très touchées par la crise sanitaire et économique (en France ou à l’étranger). Cela doit conduire à remettre au premier plan les objectifs de Développement Durable de l’ONU, en particulier le numéro 3 relatif à la santé pour tous.
 
10. Renforcer la cybersécurité. Le télétravail et l’utilisation accrue des outils numériques par les salariés à leur domicile a généré une forte augmentation des failles potentielles dans le réseau informatique de l’entreprise. De même, dans un contexte de fragilité économique, les fraudes en ligne sont en forte recrudescence (fausses offres d’achat de masques, de produits hydroalcooliques ou d’outils de protection sanitaires…) La vigilance devra être maintenue sur ces questions dès les premiers jours du retour au travail.