Vendée Globe
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On était, la semaine dernière, en Vendée, accueilli par Vendée Expansion, l’agence d’attractivité du département. C’était le 28 octobre… Durant la journée, on s’était baladé entre les gouttes de pluie dans le village dédié au Vendée Globe. Le soir même, Emmanuel Macron annonçait le reconfinement…

Oh, bien sûr, le Vendée Globe 2020 aura bien lieu. Comme prévu, les glorieux monocoques s’élanceront des Sables-d’Olonne le dimanche 8 novembre pour leur périple de quelque 40.000 kilomètres à travers les océans du monde. Les nouvelles contraintes sanitaires ne justifient en rien l’annulation de l’épreuve ; on peut même dire sans risque que les 33 skippers qui prendront part à cette course en solitaire, sans escale et sans assistance seront, jusqu’à la mi-janvier ou au-delà, les personnes les moins exposées au monde à la circulation du virus…

On s’était déplacé sur la côte océane pour constater de visu l’engouement d’une terre marine, fière de se retrouver tous les 4 ans au centre du monde, point de départ et d’arrivée d’une course qui nous rappelle que la terre est ronde, qui fait du monde, un tout. Ils sont habituellement 300.000 à se presser le jour où les voiles se déploient – on savait déjà, avant même l’allocution présidentielle, qu’ils ne pourraient être que… 9.000 au mieux. 9.000 chanceux parmi ces fondus de voile que l’alliance de la bravoure et de la plus haute technologie fait vibrer. Parmi ces gosses qui tremblent à l’évocation des 50èmes Rugissants, du Pot au Noir ou du passage du Cap Horn et se rêvent en Phileas Fogg des mers.

Reconfinement

Spectatrices d’un autre genre, accueillies durant les 3 mois que dure l’épreuve, les entreprises qui se réunissent par dizaines dans le village de l’événement, pour que rejaillisse sur leur nom quelque embrun du prestige et des valeurs que le sillage de ces « Formule 1 des mers » charrie. De ce fameux village qui devait être au centre de notre article, qu’en est-il aujourd’hui ? On ne peut en dire beaucoup plus que ce qu’indique le site internet du Vendée Globe :

Afin de tenter d’endiguer la deuxième vague de la pandémie de Covid-19, le Président de la République a annoncé la mise en place, par le Gouvernement, d’un confinement sur l’ensemble du territoire de la République dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire décrété, pour une durée d’un mois. Par voie de conséquence, le Vendée Globe a fermé son village jeudi 29 octobre à 23h59.

Si on enlève le village, il ne reste plus que la course. Et DeplacementsPros n’est pas L’Equipe. Fallait-il pour autant passer par pertes et profits notre moment vendéen ? Non, parce que, possiblement, le village rouvrira début décembre. Ca reste très hypothétique et c’est en réalité une autre raison qui justifie, d’après nous, la parution de cet article. Ce que nous avons vu là-bas, c’est une énergie et un enthousiasme qui augurent de lendemains qui chantent. On ne veut pas, dans le marasme actuel, se muer en « journal des bonnes nouvelles », le décalage serait presque de mauvais goût. Mais, quand on le peut, zoomer sur des motifs d’espoir, par delà le contexte, sur les gens qui se bougent, les choses qui fonctionnent. Et c’est, donc, ce qu’on a vu.

Place to be

©Alea

On a vu des pontons où s’alignaient 33 navires, des skippers stars qui tutoient Poséidon et répondent avec le même allant aux sollicitations des badauds. Ces badauds qui, comme depuis le 17 octobre, jour de l’ouverture du village, attendaient sagement leur tour, malgré le froid, malgré la pluie (ce jour-là), malgré la Covid, pour poser leurs yeux au plus près des navires et toucher le rêve du doigt.

L’une des loges du village Hospitalités (ph : Simon Bourcier)

On a vu un rendez-vous populaire où un ostréiculteur parlait de ses huîtres comme Charles Ingalls de ses enfants, autant qu’une business place (to be). Cette business place, c’est le village Hospitalités, dont la gestion est confiée à une équipe réunissant les trois agences événementielles majeures du département, chacune se concentrant sur le métier dans lequel elle excelle. Quelque 150 entreprises devaient s’y retrouver avec leurs équipes et/ou des clients, tout au long des trois mois d’ouverture du village, chacune dans une de la douzaine de loges que compte cet espace dédié, durant une demi-journée, une journée, une ou trois semaines.

Pas si (Puy du) fou

Et ce lieu où AG, conférences (jusqu’à 300 pax), cocktails, ou même incentive voileuse dans le chenal à proximité sont possibles, fait écho à un autre lieu vendéen qui eut, lui aussi, la malchance de s’ouvrir au public dans cette année 2020, où l’individu se substitue au groupe, et le confinement, à l’événement : le centre des congrès du Puy du Fou. 2.000 m² d’espaces réceptifs dont une plénière de 600 m², un auditorium de 500 sièges, une douzaine de salles modulables, et 500 chambres réparties sur 5 établissements alentour.

Le centre des congrès Grand siècle du Puy du Fou.

Le tout, en cohérence avec le concept de thématisation historique du parc, en style « grand siècle ». Le tout, pour l’heure, vide. Mais que la vacance imposée ne masque pas l’ambition : créer un modèle de parc de loisirs qui, contrairement à ce qui se fait d’habitude, propose du MICE dans des lieux dédiés, non partagés avec le public leisure. Seul Disneyland Paris (et, dans une mesure bien moindre, le parc Astérix) dispose d’un tel outil en France.

Un jour, le virus disparaîtra ou sera relégué au rang de vulgaire grippe. Et ce jour-là, ce sont précisément l’enthousiasme et l’ambition qui permettront le redémarrage, cet enthousiasme et cette ambition qu’on a rencontrés en Vendée et qu’on ne voulait taire, contre vents et marées.