E-Masterclass GBTA (2/3) : « l’événementiel du futur sera hybride »

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Dans le cadre de sa Masterclass en virtuel, la GBTA France a consacré une après-midi au tourisme d’affaires. Au programme, les évolutions en cours dans la filière à l’heure du coronavirus. Après le point de vue de l’acheteur MICE, coup de projecteur sur celui du fournisseur.

La GBTA France a organisé sa Masterclass en virtuel la semaine dernière. L’occasion de dresser un panorama complet des évolutions du marché des déplacements professionnels et du MICE. L’après-midi fut entièrement consacrée au tourisme d’affaires. Avec l’une des sessions nommée « Le MICE se réinvente : les acteurs vous racontent… », permettant d’avoir le point de vue de différents fournisseurs face à cette crise inédite. Et le constat vaut pour toute la filière : ses différentes acteurs font preuve d’une grande résilience, d’une capacité à s’adapter, à innover. Avec bien sûr le digital au cœur des changements en cours. Lequel permet d’ailleurs à de nombreux acteurs du secteur de maintenir la tête hors de l’eau aujourd’hui, a rappelé Faiz Mimita, le directeur du développement commercial de BCD Meetings & Events.

« L’événement de demain sera hybride, selon différentes études, que ce soit en France ou à l’international. Nous vivrons demain avec ce mix entre présentiel et virtuel« , a poursuivi l’animateur-modérateur de la session (aux côtés de Mélanie Marty, Responsable d’Achats MICE chez Covéa). Et Faiz Mimita d’insister sur les conditions du succès de l’événement digital : l’engagement des participants, l’apport de sens et de valeur ajoutée.

Apprendre à bien maitriser les outils et analyser les datas

Même constat pour Ruben Trevino chez Eventdrive, convaincu lui aussi que l’événement du futur sera hybride. « Nous avons fait évoluer notre plateforme, afin d’accompagner les event-planners dans le contexte actuel, a souligné le responsable marketing de la traveltech à laquelle est revenu le soin d’organiser les Masterclass de GBTA. Nous avons réussi en peu de temps à sortir un produit dédié à l’événementiel en ligne et virtuel, très différent d’un webinar ou d’une réunion teams ou zoom. Il nous faut en effet favoriser l’interactivité, l’engagement, le networking, intégrer la relation humaine même derrière un écran« .

Pour faire vivre une expérience à la fois en présentiel et en virtuel, il estime indispensable de se doter d’équipements performants, et d’apprendre à maitriser et exploiter au mieux cette technologie. Le métier d’event-manager doit lui aussi, parfois, évoluer vers celui de spécialiste dans la gestion de tels événements, a ajouté Ruben Trevino. Et de conclure sur l’analyse des datas des événements, dont il a rappelé l’utilité si l’on veut améliorer sans cesse les événements futurs, ceci quels que soient leurs formats.

« La crise a déjà permis de rehausser l’offre »

Côté venue-finder, Valentin Salas, son responsable grands-comptes au sein de la direction commerciale, a indiqué que Business Profilers France avait décidé de ne pas organiser des événements digitaux, préférant rester concentré sur son cœur de métier, la négociation, la recherche et l’achat des prestations événementielles. Mais son entreprise a néanmoins pris différentes initiatives qui s’inscrivent dans une démarche digitale. Elle a ainsi mise en place des référentiels sur les studios TV, sociétés audiovisuelles et autres lieux adaptés au streaming et retranscription vidéo. D’autres améliorations ont été apportées, par exemple sur la partie catalogue des teambuildings digitaux avec une harmonisation de l’offre, ou sur la partie tableau de bord avec la gestion des avoirs et reports en mode digital.

Quel sera le visage de l’événementiel post-crise ? Le secteur va-t-il complètement muter ? Va-t-on revenir au traditionnel événement en présentiel ? Difficile aujourd’hui de répondre à ces questions. « Ce qui est sûr c’est que nous allons perdre un nombre significatif d’acteurs dans notre secteur, regrette Valentin Salas. Mais la crise est aussi un accélérateur de changement. Et elle a déjà permis de rehausser l’offre. Beaucoup de lieux événementiels et d’hôtels ont investi dans leurs infrastructures et équipements, notamment ceux dédiés aux visioconférences, et noué des partenariats avec des prestataires spécialisés« .

Côté destinations, Alia Boukhris, directrice d’Echapevoo, a constaté également que de nombreuses DMC étaient mieux armés désormais pour répondre à des demandes d’événements virtuels ou hybrides. La co-fondatrice de ce représentant de réceptifs a ensuite noté que les programmes à l’avenir devront être verts et 100% RSE. « Ceux qui ne le seront pas seront totalement mis à l’écart. Les grands gagnants de 2021, a-t-elle ajouté, seront les pays aux grands espaces, qui mettent leur nature en avant, avec une vraie connotation verte tels les Açores et Madère, la Crète, Gozo (Malte) ou Oman« .

Même constat pour Faiz Mimita : « L’événementiel doit être responsable. On ne peut plus se permettre d’organiser un événement ayant un important impact carbone. Il faut intégrer cette dimension en amont de l’élaboration de l’événement« .

Sur la dimension durable des événements, les prestataires ont été moteurs, avant les donneurs d’ordre. Tous les maillons de la chaîne bougent, les TMC et les lieux événementiels, les agences de décoration de stands, les traiteurs, les agences audiovisuelles… Bref, le secteur tout entier, en très grande difficulté, n’en produit pas moins aujourd’hui un effort considérable pour muer vers un événementiel plus digital et durable.