A World for Travel 2022 : les grandes lignes à travers les 5 engagements

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A World for Travel 2022 : les grandes lignes à travers les 5 engagements
L'une des conférences de AWFT 2022 avec (de g. à d.) Inge Huijbrechts (Radisson), Franck Bermond (AccorInvest), James Fisher (BREEAM) et Ufi Ibrahim (EEA).

Après deux jours de conférences et de tables rondes pour stimuler la réflexion autour du voyage de demain, les parties prenantes du forum A World for Travel ont pris cinq engagements. Comme une guideline pour aider à une transition vers la durabilité de l'industrie.

Comme pour rappeler la pertinence et l'urgence d'un changement des comportements dans le sens d'une prise en compte permanente de l'impact environnemental de nos actions, c'est sous un soleil et des températures dignes d'un mois de juillet, à quelques jours de la Toussaint, que s'est déroulé la deuxième édition du forum A World for Travel.

A l'issue d'une réflexion commune soutenue par près d'une quarantaine de rendez-vous sous formes de tables rondes et d'études de cas, les parties prenantes de l'événements ont pris cinq engagements qui dessinent les contours d'une méthode. L'occasion, en les énumérant, de passer en revue, avant d'y revenir plus en détail, un certain nombre des choses dites en lien avec le voyage d'affaires.

1/ Collaborer au sein des industries, entre les industries et entre les entités publiques et privées

Panel international oblige, les conférences avaient lieu en anglais. Pas un problème, l'un des mots les plus fréquemment prononcés durant ces deux jours est le même, dans la langue de Molière comme dans celle de Shakespeare : "coopération". Parce que la transition coûtera cher, il faut que l'argent public abonde, à côté de celui d'origine privée. Parce que l'engagement d'une partie de l'industrie seulement pourrait provoquer des distorsions de concurrence. Parce que, pour prendre l'exemple du BT, la plus vertueuse des PVE ne vaut rien si les fournisseurs ne s'y mettent pas, et inversement.

2/ Proposer et s'engager dans des plans de réduction et de compensation du carbone pour chaque secteur

Une récente enquête de GBTA montre que 60% de leurs entreprises adhérentes ont un programme "durabilité" concernant la gestion de leurs voyages. Ce qui signifie que ce n'est pas le cas pour 40% d'entre elles. Et dans les 60% les plus impliquées, les niveaux de maturité sont très divers... Il faut passer à la vitesse supérieure.

3/ Accroître l'engagement des personnes à limiter leur impact environnemental négatif individuel

Dans le cas du BT, ça signifie une chose simple : que la mise en place d'un programme de diminution des émissions de CO2, qui ne va pas sans un certain nombre de contraintes, doit s'accompagner d'un souci de pédagogie. On peut même espérer que cette démarche d'évangélisation par l'explication ait un impact sur le comportement des collaborateurs bien au-delà de leur seul respect de la PVE.

4/ Donner la priorité à l'investissement pour développer les voyages durables

Si l'on en croit Henry Briance, ce serait presque l'engagement le moins délicat à tenir. En effet, lors d'une table-ronde modestement intitulée "Billions available" ("Des milliards à disposition"), le managing director du fonds spécialisé dans le secteur du tourisme Certares, assurait que les investisseurs regardent d'un œil plus que sceptique les entreprises les moins engagées en matière de RSE. Ces messieurs-dames aux poches pleines auraient-ils une vertu à proportion de l'argent dont ils disposent ? Non, bien sûr. Mais la compliance avec les réglementations futures ou à venir en la matière, constitue un enjeu majeur quand il s'agit de placer ses billes. De fait, d'après le même, les entreprises les plus avancées sur le sujet "sustainability" réalisent les meilleures performances boursières.

5/ Améliorer l'impact social et tirer parti des ressources humaines de manière adéquate

Ce cinquième point n'est pas des moindres. La focalisation sur l'enjeu de l'impact carbone fait parfois oublier les dimensions sociales et sociétales de la RSE. C'est d'autant plus dommageable dans l'industrie du tourisme que celle-ci structure des pans entiers de l'économie de pays parfois fragiles économiquement, dont les populations sont mises en contact avec des populations de pays bien plus favorisés. A l'échelle du BT, on peut aussi insister (comme ce fut trop rarement le cas lors du forum, à notre goût) sur le fait qu'une politique "voyages" vertueuse en matière environnementale peut comporter en elle des éléments de bien-être pour le voyageur. Ainsi en va-t-il, par exemple, de la diminution des voyages trop fréquents ou des séjours trop courts.