Qatar Airways répond aux critiques du vieux continent

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Le PDG de Qatar Airways n’a pas apprécié les propos tenus récemment par le Secrétaire Général de l’Association des Compagnies Aériennes Européennes, qui critiquait la montée en puissance des compagnies du Golfe. Il répond point par point à Ulrich Schulte-Strathaus, défend le modèle développé par ces compagnies, et propose même d’appliquer les règles de l’OMC dans le domaine de l’aviation.

Qatar Airways répond aux critiques du vieux continent
Les propos tenus par Ulrich Schulte-Strathaus devant le Club International de l’Aviation, à Washington, n’ont pas tardé à faire réagir du côté du Golfe : vendredi, Akbar Al Baker publiait un communiqué sous forme d’argumentaire, répondant en huit points aux critiques du Secrétaire Général de l’Association des Compagnies Aériennes Européennes. Le PDG de Qatar Airways a notamment rappelé que différents éléments dénoncés dans ce discours pouvaient l'être tout autant en Europe, en particulier sur la proximité de différents hubs internationaux, ou sur l’importance stratégique accordée par les pouvoirs en place à leurs compagnies nationales. Akbar Al Baker en a d’ailleurs profité pour dénoncer les avantages fiscaux, par exemple, accordés aux États-Unis. Il a aussi et surtout pointé la problématique du contrôle des créneaux d’atterrissage : « dans une région fortement encombrée, M. Schulte-Strathaus ne considère-t-il pas le contrôle de la majorité des créneaux d’atterrissage comme un soutien inégal des compagnies aériennes nationales face aux nouveaux entrants ? A savoir ceux venant d’aéroports où les compagnies européennes peuvent opérer librement sans qu’il y ait une réciprocité en matière de qualité de créneaux d’atterrissage ».
Le PDG de Qatar Airways s’est enfin élevé contre un certain protectionnisme prôné par l’Association des Compagnies Aériennes Européennes, en s’interrogeant au contraire sur un nouveau type de réglementation : « pourquoi n’appliquons-nous pas les principes de l’OMC à l’aviation afin d’assurer que les droits des consommateurs et que la libre concurrence puisse s’appliquer partout ? ».
Et Akbar Al Baker de conclure à l'imparfait : "Les compagnies aériennes européennes étaient pionnières dans de nombreux domaines. Les compagnies du Golfe, quant à elles, ont beaucoup appris d’elles. Elles devraient, à présent, accepter le jeu de la concurrence et l’idée que le consommateur soit le décisionnaire final". Le développement des compagnies du Golfe, dont témoignaient récemment les nouveaux créneaux [accordés en France]article8396 , ne semble pas prêt de s'arrêter, n'en déplaise aux compagnies du vieux continent.