Air France/KLM revient dans le vert

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Avec un chiffre d’affaires en hausse de 2,3% et un coût de production unitaire en baisse de 3, 8% (2% à données comparables), le groupe Air France KLM obtient un résultat d’exploitation positif mais seulement de 130 millions d’euros. Et annonce une baisse de son chiffre d'affaires au 4ème trimestre 2013 (- 2,2% par rapport à la même période 2012). Il attend que les nouvelles mesures du plan Transform 2015 annoncées en octobre porte leurs fruits au deuxième semestre 2014.

Le chiffre d’affaires de l’ année 2013 du groupe Air France/KLM s’est élevé à 25 520 millions d’euros contre 25 423 millions d’euros en 2012, en hausse de 2,3% à change constant (+0,4% à change courant). Les charges d’exploitation ont baissé de 1,4% et étaient stables hors change. Hors carburant, les
charges d’exploitation étaient quasi stables (+ 0.1%) à change courant, et en hausse de 0,8% à change constant. Le coût unitaire par ESKO (Equivalent Siège-Kilomètre Offert) baisse de 3,8%, et de 2% à change, prix du carburant et charge de retraite constants, pour une production mesurée en
ESKO en augmentation de 1,6%. La facture carburant s’élève à 6 897 millions d’euros, en baisse de 5,2% sous l’effet d’un effet change de -3,1%, d’une baisse de 1,8% du prix du carburant après couverture, et d’une baisse de 0,4% des volumes consommés.
A 7 482 millions d’euros, les frais de personnel baissent de 2,4% à change courant, et de 2,2% à change constant. A charge de retraite et périmètre constant, les frais de personnel (intérim inclus) ont baissé de 21 8 millions d’euros, en ligne avec l’objectif d’une baisse de 200 millions d’euros sur l’année.
L’EBITDA s’établit à 1 855 millions d’euros, en hausse de 33%, soit une amélioration de 461 millions d’euros. La marge d’EBITDA atteint 7,3%, en hausse
de 1,8 point par rapport à 2012. Le résultat d’exploitation de l’année redevient positif de 130 millions d’euros, contre une perte de 336 millions
d’euros en 2012, soit une amélioration de 466 millions d’euros.

Le résultat net part groupe intègre l’effet de la dépréciation d’actifs d’impôts différés pour -937 millions d’euros ainsi que les activités non poursuivies (CityJet, en cours de cession) pour -122 millions d’euros. Il s’élève à -1 827 millions d’euros contre -1 225 millions d’euros l’an dernier. La dépréciation d’actifs d’impôts différés porte sur des pertes fiscales relatives à des exercices antérieurs qui étaient reconnues au bilan. Elle résulte de la prise en compte des prévisions d’activité telles que communiquées au marché en octobre 2013 ainsi que d’une visibilité réduite sur le régime d’imputation des déficits fiscaux antérieurs. En l’état actuel de la législation fiscale française, les actifs d’impôts différés non reconnus au bilan restent néanmoins disponibles, et le groupe conserve le droit de les imputer sur des profits futurs. Cette dépréciation n’entraîne aucune sortie de trésorerie supplémentaire, ni présente ni future, et n’affecte ni la liquidité ni la solvabilité du groupe.

Le résultat net retraité s’établit à -349 millions d’euros contre -696 millions d’euros en 2012, en amélioration de 347 million d’euros.

Le chiffre d’affaires du quatrième trimestre 2013 s’est élevé à 6 123 millions d’euros contre 6 258 millions d’euros en 2012, en hausse de 0,7% à
change constant (-2,2% à change courant). Au quatrième trimestre, les charges d’exploitation ont baissé de 3,5% à change courant et de 1,3% à
change constant. Hors carburant, les charges d’exploitation baissent de 2,1% à change courant, et de 0,9% à change constant.
Le coût unitaire par ESKO (Equivalent Siège-Kilomètre Offert) baisse de 5,2%, et de 1,9% à change, prix du carburant et charge de retraite constants, pour une production mesurée en ESKO en augmentation de 1,9%. La facture carburant s’élève à 1 653 millions d’euros, en baisse de 7% sous l’impact d’un effet change de -4,8%, d’une baisse de 3,3% du prix du carburant après couverture, et d’une hausse de 0,7% des volumes consommés. Les frais de personnel reflètent l’effet des actions de restructuration en cours : ils baissent de 5,7% à 1 790 millions d’euros, et baissent de 5,5% à change constant.
L’EBITDA du quatrième trimestre s’établit à 381 millions d’euros, en hausse de 36%, soit une amélioration de 100 millions d’euros. La marge d’EBITDA atteint 6,2%, en hausse de 1,7 point par rapport à la même période l’an dernier. Le résultat d’exploitation du trimestre s’élève à -65 millions
d’euros comparés à -152 millions d’euros l’an dernier, soit une amélioration de 87 millions d’euros.
Le groupe enregistre en résultat non courant une provision de 82 millions d’euros correspondant à la dépréciation de deux avions tout cargo.
Le résultat net part groupe du quatrième trimestre s’élève à -1 177 millions d’euros contre -244 millions d’euros l’an dernier. Ce montant inclut la
charge de dépréciation liée aux actifs d’impôts différés mentionnée ci-dessus et -80 millions d’euros au titre des activités non poursuivies (CityJet).
Retraité de ces deux éléments et des autres élément s non courants, le résultat net retraité part du groupe s’établit à -112 millions d’euros c
ontre -126 millions d’euros au T4 2012.
Le résultat net part groupe (de base comme dilué) est négatif de 3,98 euros (-0,83 euros au T4 2012), et négatif de 0,38 euros sur une base retraitée (-0,43 euros au T4 2012).

Activité passage

Sur l’année 2013, le chiffre d’affaires de l’activité passage s’est établi à 20 112 millions d’euros, en hausse de 2,6% à change constant (+0,7% à cha
nge courant). A 174 millions d’euros, le résultat d’exploitation de l’activité passage est redevenu positif, en hausse de 434 millions d’euros par rapport
à 2012. Le trafic est ressorti en hausse de 2,4% pour des capacités en hausse de 1,6%. Le coefficient d’occupation a gagné 0,6 point à 83,8%. La recett
e unitaire au Siège-Kilomètre Offert (RSKO) a enregistré une progression de 0,8% à change constant (-1,0% en courant). Le coût unitaire au Siège-
Kilomètre Offert (CSKO) a baissé de 1,8% à change constant (-3,3% en courant).
Le long-courrier représente 81% du trafic et 79% des capacités du groupe. Le trafic long-courrier a augmenté de 2,5% pour des capacités en hausse de
2,4%. Le coefficient d’occupation est resté stable (+0,1 point) à 85,7%. La RSKO a progressé de 0,6% à change constant, tirée par la classe arrière
(+1,2%) pendant que la RSKO classe avant baissait de 0,6%.
En moyen-courrier, le trafic a augmenté de 1,7% malgré la réduction de 1,2% des capacités reflétant l’impact de Transform 2015. Le coefficient d’occupation a donc gagné 2,2 points à 76,8%. La RSKO a progressé de 2,4% à change constant.

L'activité Cargo

L’industrie du cargo aérien a été affectée par la faiblesse du commerce mondial et la situation de surcapacité structurelle dans le secteur. Dans ce contexte, sur l’année 2013, le chiffre d’affaires de l’activité s’est établi à 2 816 millions d’euros, en baisse de 5,7% à change constant, et de 7,9% à
change courant. Le résultat d’exploitation s’est amélioré de 28 millions d’euros, mais est resté négatif à -202 millions d’euros.
Le groupe a renforcé son plan de réduction des capacités tout cargo : elles ont été réduites de 11,5% contre 6% prévus au début de l’année. En incluant
la légère croissance des capacités en soutes, la capacité n’a baissé que de 2,7%. Le trafic a reculé de -4,6%, impliquant une baisse du coefficient de
remplissage (-1,3 point à 63,2%). La recette unitaire à la Tonne-Kilomètre Offerte (RTKO) a baissé de 4,2% à change constant (-6,3% à change courant).
La bonne performance sur les coûts unitaires (-4,9% à change constant, -6,6% à change courant) n’a pas suffi à réduire sensiblement les pertes. Des mesures de restructuration complémentaires ont été annoncées en octobre 2013, et sont en cours de mise en œuvre.

Transavia

Sur l’année 2013, comme prévu dans le plan Transform 2015, l’activité de Transavia a fortement progressé : le trafic est en hausse de 13,5% pour
des capacités en hausse de 11,6%, dont +25,5% pour Transavia France. Le taux d’occupation est en hausse de 1,5% à 90,1%. En dépit de cette forte
croissance, la recette unitaire est restée stable (- 0,2%). Transavia a généré un chiffre d’affaires de 984 millions d’euros, en hausse de 10,7%. Le résultat
d’exploitation était de -23 millions d’euros (contre l’équilibre en 2012)
, pénalisé par la desserte de pays méditerranéens en crise et par des coûts
de lancement de certaines lignes.
Au quatrième trimestre 2013, le trafic était en croissance de 12,9% pour des capacités en hausse de 11,0%, impliquant une amélioration de 1,5 point du
coefficient d’occupation à 87,3%. La recette unitaire a baissé de 2,7%. Transavia a généré un chiffre d’affaires de 171 millions d’euros, en hausse
de 8,9%. Le résultat d’exploitation était de -35 millions d’euros, en baisse de 11 millions d’euros par rapport à l’an dernier.

Perspectives

Le contexte global du début 2014 reste difficile, avec des incertitudes sur la reprise économique dans certaines régions, sur l’évolution des taux de change et du prix du carburant, et sur la croissance des capacités au sein du secteur. Les effets du plan Transform 2015 sont désormais visibles dans toutes
les activités du groupe, et les nouvelles mesures annoncées en octobre dernier porteront leurs fruits dès le second semestre 2014. Dans ces conditions,
et sous réserve de l’absence d’une nouvelle dégradation de la conjoncture, le groupe maintient son objectif : réaliser un EBITDA de l’ordre de 2,5
milliards d’euros pour l’année en cours. Il continuera de réduire sa dette, en ligne avec l’objectif d’un niveau de 4,5 milliards d’euros en 2015.