Anticip, le sens aigu de la sécurité du voyageur

Il le dit clairement et résume en une phrase sa société :"Nous intervenons sur tous les segments de la sécurité, du plus simple comme le conseil au plus abouti l'escorte personnalisée en zones sensibles". Anticip pourrait se résumer en quelques chiffres clefs : 950 agents de sécurité, 400 véhicules blindés, deux centres opérationnels (Paris et Dubaï) le tout piloté par un ancien du GIGN, rompu aux missions de sécurité. Pour Laurent Bouly, "Ce savoir faire se décline à tous les niveaux, ce qui donne de la force à notre offre aux entreprises".

Mais pour une société, confrontée à ses obligations légales, la sécurité à un coût qu'il n'est pas toujours facile de mesurer. "Je n'aime pas donner de prix à l'emporte-pièce car chaque société est unique avec des besoins différents. Je dirais que pour une PME/PMI, entre 15 et 20 000 euros par an on met en place une solution de gestion et d'information des salariés. Mais encore une fois, ce chiffre ne veut rien dire si on ne l'associe pas aux attentes des acheteurs voyage"

Rencontre avec une société qui ne badine pas avec la sécurité des voyageurs.

Laurent Bouly : J'aime bien dire que nous sommes une société de services. Du moins de services à la sécurité et donc aux voyageurs qui en ont besoin. Comme vous l'imaginez, la sécurité ne se résume pas à une seule activité. Beaucoup voient dans ce mot un ensemble d'hommes et de moyens qui se rapprochent plus de l'action militaire que de l'information et du savoir-faire autour de la protection des voyageurs.

Récemment, une étude d'ACT a rappelé que 56% des acheteurs avaient constaté une augmentation des problèmes de sécurité chez leurs voyageurs et qu'un quart avaient noté une forte augmentation des demandes de formation liée à ces problèmes. Le rôle d'Anticip est de répondre à tous les besoins de sécurité que manifeste l'entreprise. Depuis l'information, qui est le premier niveau, jusqu'à l'assistance sur le terrain. Notre mission est de mettre à disposition de nos clients un savoir-faire acquis sur le terrain depuis des années et des outils qui leur permettent de mieux suivre et gérer les déplacements professionnels de leurs salariés.

Laurent Bouly : La chaîne de gestion du risque dans l'univers des voyages va de la préparation du déplacement, son suivi, la qualité de l'information fournie aux voyageurs ainsi que les conseils qui lui sont prodigués et ce, afin de le préparer à toutes les types de risques qu'il pourrait rencontrer sur le terrain. Nous travaillons à la fois avant le déplacement en gérant le PNR transmis par l'agence de voyage et en offrant un accès à la hotline 24 heures sur 24, sept jours sur sept.

Il est nécessaire également que, pendant le déplacement, nous puissions informer et alerter le voyageur des éventuels dangers qu'il risque de rencontrer. Le voyageur mais également son entreprise, qui peut ainsi suivre en temps réel notre travail et les besoins de son salarié. Enfin, c'est la situation ultime, nous intervenons en cas de crise, que ce soit via la géolocalisation jusqu'à l'exfiltration du voyageur.

Laurent Bouly : Là encore il n'y a pas un schéma unique dans la communication engagée avec l'entreprise et le voyageur mais un ensemble d'outils qui va permettre à chaque étape du déplacement, en fonction des pays qui sont visités, de répondre à cette gestion du risque. Nous émettons en permanence des fiches pays "sûreté et santé" qui permettent à l'acheteur d'être informé des dangers que court son voyageur. Nous avons mis en place également une série de petits films, courts et précis, qui permettent de former le voyageur à la sécurité que ce soit, entre autres dans son hôtel ou à l'aéroport, afin de lui permettre de mieux appréhender les problèmes sur le terrain.

Enfin, c'est le rôle de la hotline que nous pilotons d'être à l'écoute du voyageur quel que soit son pays ou le décalage horaire. C'est notre façon de dire à notre client votre voyageur est en surveillé en permanence… Mais il faut relativiser : nous ne sommes pas intrusifs, nous n'intervenons pas dans son quotidien ou sa façon de voyager. Nous la sécurisons.

Laurent Bouly : D'abord il nous semble essentiel d'être maître de notre technologie. Nous avons fait appel à un acteur majeur du Travel, iAlbatros, qui a développé pour nous une interface et une base de données qui nous permettent de suivre les voyageurs via le PNR et l'ensemble des données du dossier "voyage". Cela se fait en toute transparence, de façon totalement automatique, mais nous pouvons ajouter manuellement des segments plus personnalisés comme un hébergement collaboratif, la location de voiture ou les itinéraires prévus dans les pays visités.

Cet outil s'enrichit en permanence de nos expériences, de celle des voyageurs mais également des attentes et des besoins manifestés par nos clients ou leurs responsables Travel. Nous travaillons également avec les patrons de la sécurité des grands groupes pour optimiser le contenu de ce tracking et ce pour donner à nos clients des réponses instantanées en cas de problème.

Tout cela a été pris en compte dans le développement de l'outil pour fiabiliser les données que nous gérons mais également pour fournir l'historique des échanges avec les collaborateurs ce qui permet de consolider l'ensemble de nos datas en respectant la confidentialité demandée par l'entreprise. L'intérêt de maîtriser sa technologie, c'est justement de pouvoir enrichir notre outil en fonction de ce que nous constatons, mais aussi de ce que nous disent les utilisateurs.

Laurent Bouly : Un événement aussi dramatique qu'un attentat, on l'a vu ces derniers mois, peut se dérouler en bas de chez soi comme à des milliers de kilomètres de son entreprise. Nous essayons à chaque fois de dire à nos clients : sachez anticiper et sécuriser vos déplacements et utilisez-nous pour assister votre voyageur et lui fournir toutes les informations dont il aura besoin. Au-delà, nous mettons en place une cellule de crise qui nous permet d'engager des moyens qui vont au-delà de la simple géolocalisation.

C'est le travail de notre plateau d'assistance et de nos centres opérationnels installés à Paris mais également à Dubaï. Leur mission est d'être informés instantanément de ce qui se passe dans le monde afin d'en restituer les risques et d'en informer nos clients. Au-delà, c'est le rôle de l'assistance que de prendre en charge le voyageur en cas de difficulté sur le terrain pour lui permettre de rentrer au plus vite dans son pays.

Laurent Bouly : Nous ne sommes pas décisionnaires du choix de la TMC utilisée par nos clients. Nous avons simplement appris à travailler avec eux afin de l'assister de l'aider dans le suivi et la gestion du voyageur. Pour ce faire, nous devons à la fois avoir une bonne connaissance des fournisseurs, des assisteurs mais également des pays qui sont visités par les salariés.

Cette chaîne passe souvent par l'agence de voyage qui est l'intermédiaire directe entre l'acheteur et le voyageur. Nous avons appris à être un maillon fort de cette chaîne du voyage d'affaires.

Laurent Bouly : Dans le monde de la sécurité, si la technologie joue un rôle important voire essentiel dans le suivi des voyageurs, la place de l'humain est primordiale. Les connaissances que nous avons engrangées, les équipes que nous avons sur le terrain mais aussi l'expérience acquise au fil des années avec les entreprises qui nous font confiance priment largement sur tout le reste. Oui la technologie progresse et nous aident à progresser, mais elle ne fera pas tout.

C'est en tout cas ce que nous constatons quotidiennement sur le terrain.

Entretien réalisé par Marcel Lévy