Comment transformer un Rome-Paris en long courrier

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Je vais vous parler du vol VY 6253 du 06 juin. Le vol était programmé pour faire Fiumicino – Orly avec un départ à 18h25 pour une arrivée à Orly à 20h15. Bref, un horaire parfait. Il faut d’ailleurs dire que Vueling, puisque c’est de cette compagnie qu’il s’agit, a réussi à obtenir de très bons horaires entre Rome Fiumicino et Paris Orly. Bref tout se présentait bien.

Comment transformer un Rome-Paris en long courrier
Petite inquiétude cependant une fois l’interminable filtre de sécurité passé, le vol était bien indiqué, mais sans mention de sa porte de départ. Curieux, à 50 minutes du décollage prévu. Et personne pour renseigner les clients… sauf une hôtesse de Lufthansa qui était équipée d’un écran en liaison avec les opérations aéroportuaires et qui nous précise que l’avion aura deux heures de retard.

Qu’à cela ne tienne, tout peut arriver. Le système «Priority Pass» permet d’accéder à un salon Business Class où on peut attendre dans de bonnes conditions de confort. Petite incidente ici, pourquoi n’y a-t-il à Charles de Gaulle qu’un seul salon qui accepte la carte «Priority Pass» sur 9 terminaux ? Et encore, il est à CDG 1 c’est-à-dire inaccessible depuis les principales installations. Fermons la parenthèse.

Petite inquiétude supplémentaire lorsque le vol disparait des écrans d’affichage. Fort heureusement, l’hôtesse du salon est portée de bonne volonté et après consultation téléphonique, elle confirme le départ vers 20h00 avec un embarquement à 19h30. Il ne reste plus qu’à patienter, lorsqu’arrive dans le salon un équipage entier de Vueling qui pourrait bien être le nôtre. Je demande donc au Commandant de Bord s’il fait bien le vol de Paris et à quelle heure il est prévu. C’est effectivement bien lui qui sera aux commandes … à une heure indéterminée.

Pour finir, l’embarquement du vol est bien annoncé à 20h30 mais pas dans le même «concourse». Le moniteur en porte annonce d’ailleurs un embarquement à 20h00 pour un décollage à 20h30 alors que l’embarquement commence, avec une grande lenteur à 20h30 passées. Bien entendu, l’avion est en aire éloignée et l’embarquement par bus est toujours plus long. Et pour une raison non précisée, une fois tous les passagers à bord nous attendons au moins 15 minutes la mise en route des moteurs : peut-être un «créneau» ? Mais alors ce serait mieux d’en informer les passagers. Car ce quart d’heure manqué aura de fortes conséquences. Finalement l’avion quitte le parking à 21h30.

C’est ainsi que nous apprenons au milieu du vol que nous nous poserons à Charles de Gaulle et non à Orly, ce dernier aéroport étant fermé à 23h00. En fait, nous nous sommes posés à CDG à 23h10. C’est assez dire si tout ceci est rageant. L’arrivée se fait au fameux terminal 3 éloigné de tout, toujours par bus où les passagers attendent au moins 10 minutes avant que ceux-ci aillent vers l’aérogare distante de 100 m.

Bien entendu, il n’y a pas de taxi et tout le monde fait la queue. Ceux-ci arrivent au compte-gouttes. J’avais ma voiture garée à Orly, mais l’aéroport étant fermé, il n’était absolument pas certain que je puisse la récupérer. Fort heureusement, le chauffeur de taxi était de bonne composition et une fois constaté qu’effectivement les parkings d’Orly sont fermés la nuit, il a bien voulu me raccompagner jusque chez moi où je suis arrivé à 01h00. En tout il m’a fallu 7h30 pour rejoindre Rome à la banlieue parisienne.

Alors, bien entendu, Vueling a offert une compensation à ses passagers sous la forme d’un bon de réduction de 20 € à valoir sur le prochain vol sur la compagnie ! Est-il possible de se moquer à ce point de ses clients et d’ignorer volontairement les règlements européens établissant les règles d’indemnisation des passagers en cas de retard ? Je ne ferai pas l’injure à la compagnie de penser qu’elle ne les connait pas, mais très probablement se dit-elle que les clients qui réclameront cette indemnité seront finalement peu nombreux et que ce sera toujours cela de gagné. Sauf que c’est contraire aux règles communautaires qui veulent que cette indemnisation de 250 € par passagers pour un retard au-delà de 2h00 soit proposée spontanément par la compagnie à tous les passagers et que la réglementation soit affichée de manière très lisible lors de l’embarquement du vol.

Dernière remarque : on aurait sans doute évité bien des désagréments si les formalités d’embarquement avaient été plus rapides et si, une fois la décision prise de se poser à Charles de Gaulle, l’assistance au sol avait anticipé les demandes de taxis. Et puis il manque tout de même à Aéroports de Paris une cellule pour traiter ces incidents qui doivent être tout de même assez fréquents et pour coordonner avec la plateforme d’arrivée afin que les clients puissent récupérer leur véhicule et ne pas se voir d’ailleurs taxer d’une nuit de parking supplémentaire qu’ils n’ont certainement pas souhaitée.

Jean-Louis BAROUX