Grève du contrôle aérien : «60 à 70% du trafic aérien devrait passer»

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Difficile de savoir l’ampleur de la grève des contrôleurs aériens prévue la semaine prochaine, du lundi 27 au vendredi 31 janvier. Patrick Gandil, le Directeur général de l’Aviation civile, a d’autant plus de mal à négocier avec les syndicats… qu’il partage leur point de vue !

Interrogé à la tribune de l’Association des Représentants des Compagnies aériennes en France, le Directeur général de l’aviation civile avoue qu’il ne sait pas combien d’avions pourront circuler dans le ciel français la semaine prochaine. Le syndicat CGT, qui devrait agir le 30 en solidarité européenne, évoque pour l’instant une «journée d’action» qui peut ne pas se traduire par une grève pure et dure. Les négociations n'ont pas encore débuté avec le syndicat SNCTA (40% des contrôleurs) qui veut mettre en œuvre "tous les moyens dont il dispose pour la réussite de ce mouvement". Compte-tenu du fait que la période est à un «trafic bas», Patrick Gandil espère pouvoir écouler «60 à 70% du trafic prévu». La DGAC devrait communiquer aux compagnies samedi au plus tard le plan de vols possible au début de semaine prochaine.

Quant aux raisons du mouvement social, ce sont les mêmes qu’en juin et en décembre : lutter contre les objectifs de performance fixés par la Commission européenne, qui vise une baisse des coûts du contrôle aérien de 4% par an entre 2015 et 2019. Patrick Gandil n’y va pas par 4 chemins: selon lui «ces objectifs sont déraisonnables». Pour les tenir, la DGAC devrait cesser tout investissement - y compris dans le système de contrôle aérien César - et supprimer 1600 emplois. Ou, solution alternative, renoncer aux recrutements sur les 5 prochaines années et supprimer 700 emplois. Intenable, «sauf à avoir une crise sociale majeure» et, manifestement, à bloquer un système de contrôle aérien qui concerne à la fois les compagnies qui opèrent en France et celles qui survolent le territoire français. Le Directeur général de la DGAC ne désespère pas de faire comprendre aux syndicats qu’en tout état de cause, le gouvernement français soutient leurs positions, contre Bruxelles. Le ministre des transports Frédéric Cuvillier disait déjà en juin dernier que cela risquait de conduire en France à une "situation catastrophique".