La Cour des comptes soutient les Intercités mais…

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Si la Cour des comptes voit peu d'avenir aux aéroports de Dole et Dijon, elle se montre beaucoup plus optimiste avec les trains Intercités dans son rapport publié le 11 février 2015. Elle estime qu'il est nécessaire de conserver ce réseau mais à condition de redéfinir son périmètre et son financement.

Pour la Cour des comptes, «La préservation d'un réseau de trains "Intercités" est un enjeu majeur d'aménagement du territoire». Elle reconnaît néanmoins que «le retard mis à prendre les décisions permettant de l'assurer contraint maintenant l’État, la SNCF, mais également les régions à devoir résoudre une équation particulièrement complexe à un moment où les marges de manœuvre financière sont devenues très faibles». Le document souligne entre autres une gestion «jusqu'à présent sans véritable stratégie». Conséquences : une absence de renouvellement des rames, une flotte hétéroclite ancienne (33,5 ans à fin 2012), une fréquentation en baisse (-14,58 % entre 2011 et 2013) et une activité devenue mineure pour la SNCF.

Les Sages de la rue Cambon recommandent également «des mesures énergiques de réduction des coûts de gestion de ces trains, mais aussi des choix en ce qui concerne leur périmètre et leur financement». Ils expliquent «le recentrage de ces trains sur des liaisons rapides de moyenne et longue distance, assorti d'une nouvelle qualité de service sur ces lignes, est susceptible d'accroître leur rentabilité». En ce qui concernent les lignes moins fréquentées et plus déficitaires, ils estiment que «dans un contexte de possible développement de l'offre de transport routier interurbain», leur remplacement par des liaisons routières est «une option à étudier».

Le rapport se penche également sur les trains de nuit. Si cette offre est maintenue, il faudra prévoir la rénovation de 300 voitures à échéance de 2018. «Le coût en est évalué par la SNCF à environ 120 millions d'euros, ce qui va requérir des arbitrages difficiles compte tenu du caractère fortement déficitaire de ces lignes», précise le document.

La Cour des Comptes voudrait également une modification du mode de financement des trains Intercités car il constitue «pour l'essentiel un circuit fermé qui voit l’État reverser à la SNCF sous forme de subvention d'équilibre le produit de taxes qu'il a précédemment prélevées sur elle».