Plus de 5 millions de raisons d’intégrer le wifi aux voyages d’affaires

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Le chiffre est tombé en fin de semaine dernière : en 2015, nous disposerons de 5,8 millions de hot spots gratuits d'accès au net. Révélé par la Wireless Broadband Alliance, le chiffre n'étonne pas les spécialistes qui vont plus loin en affirmant que cinq ans plus tard, en 2020, ils devraient dépasser les 10 millions. De quoi donner des idées aux pirates de tout poil.

Impensable pour un voyageur d'affaires de ne pas disposer d'un wifi gratuit dans son hôtel et d'avoir à payer pour accéder au net. Impensable de s'en priver au quotidien, quelque soit le lieu : Wifi dans les bus au Canada, internet dans l'avion, dans les trains à grande vitesse avec le Thalys, ville numérisée à Philadelphie ou métro "connecté" à Hong Kong... Le Wifi est devenu l'une des armes économiques de la planète. On échange des données pour prospecter de nouveaux clients, confirmer des rendez-vous, dépanner ou construire. Bref, on ne peut plus s'en passer d'autant que le développement de la mobilité numérique passera par le wifi et non le 3G dont les coûts à l'étranger sont exorbitants.
Pour la Wireless Broadband Alliance, cette situation va poser quelques problèmes d'infrastructure et de commercialisation. Côté équipements, les FAI (Fournisseurs d'Accès à Internet) vont devoir revoir leur copie. Désormais les box sont ouvertes pour permettre un accès protégé venu de l'extérieur. Les mentalités aussi vont devoir évoluer. La plupart des grandes entreprises européennes disposent d'accès "invités" mais ils ne sont souvent disponibles qu'avec un mot de passe. Là aussi, il faudra modifier les habitudes et sécuriser les datas. Car la grande peur est là. Une peur qui n'effraie pas les fournisseurs, qui évoquent déjà les outils spécialisés existants pour déjouer les intrusions et qui pensent que ce sont les smartphone et les tablettes qui serviront de points d'entrée sur le net. Côté "commercialisation", la gratuité n'appelle aucun investissement ! Lapalissade ? Presque, car à l'origine, bien des accès mis en place appartiendront à des groupes internationaux (Orange, Vodafone...) qui se paieront sur les accès d'origine pour ouvrir le wifi à leurs clients partout dans le monde. Le boom du Wifi est désormais en route. Impossible d'y échapper même si, selon les directions informatiques, on serait plus prompt à verrouiller l'ordinateur portable qu'à l'ouvrir sur le monde. Un paradoxe.

Philippe Lantris à New-York.