Privatisation d’ADP: Jean-Marc Janaillac prend la plume pour dire publiquement ses réserves

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Dans une tribune au « Monde », le PDG d’Air France, Jean-Marc Janaillac, explique pourquoi il est très réservé face à la privatisation de ce « monopole naturel » que constitue la société ADP, son partenaire sur ses hubs d'Orly et Roissy dont il constitue près de la moitié du chiffre d'affaires.

Tout récemment Air France n'a pas voté contre les hausses de redevances d'ADP, elle s'est abstenue lors de la "Commission consultative économique" des aéroports de Roissy et d'Orly. Un rendez-vous quelque peu tendu entre les représentants d'Aéroports de Paris et ceux des compagnies aériennes et des entreprises d'assistance en escale. Certains ont pensé que décidément la compagnie et ADP étaient vraiment trop proches.

La Tribune publiée par Jean-Marc Janaillac ce jeudi dans Le Monde ne démontrera sans doute pas le contraire : le PDG du groupe Air France KLM y écrit que "La modération des redevances en résultant constitue d’ailleurs un atout majeur pour la compétitivité des compagnies aériennes de ces Etats". Il estime qu'il s’agit de s’assurer que "nos aéroports contribuent à l’attractivité de la France en garantissant aux compagnies aériennes les conditions économiques raisonnables leur permettant de développer le trafic aérien. Un acteur privé pourrait négliger l’essor de l’aéroport au bénéfice d’autres intérêts plus rémunérateurs".

Bien qu'ADP se soit jusqu'ici toujours prononcée en faveur de sa propre privatisation, Jean-Marc Janaillac souligne que "Une privatisation ne saurait ainsi se concevoir que dans le cadre de conditions précises, équilibrées et protectrices des intérêts des compagnies aériennes qui évoluent dans un environnement extrêmement concurrentiel." La privatisation d'ADP constitue l'une des pistes pour abonder le budget de l'Etat à un moment où le gouvernement cherche des solutions pour équilibrer ses comptes.