Réseaux d’hôtels pour voyageurs isolés

62

Notre ami François Lenormand - qui s'illustre parfois ici par quelques réflexions bien senties sur le voyage d'affaires - à une révélation à nous faire. Toutes les études démontrent que 80% des voyageurs d'affaire voyagent seuls. Que font-ils en dehors des heures de travail ? Et bien ils sont tout simplement à l'hôtel... Seuls... Un livre ou un journal à la main. Dur, dur de se détendre après une grosse" journée de travail.

Incontestablement, les hôteliers ont une carte à jouer en créant un concept de "Social Tables". En clair : "je suis en escale dans une ville où je ne connais personne, je désire me restaurer, je vais donc à la "social table" de mon hôtel où je pourrais rencontrer d'autres voyageurs d'affaires afin de partager avec ces convives d'un jour, des anecdotes, des idées, du business et pourquoi pas, me faire des "amis". Pullman a mis en place un service identique baptisé Table d'Hôtes, mais sans réellement communiquer sur le sujet.

Pourtant, les avantages de la formule seraient innombrables. Certes, la firme à la pomme a créé des outils permettant de ne plus se concentrer uniquement sur son assiette mais cela n'est pas suffisant. Le contact humain et la richesse qu'il apporte ne pourra certainement jamais être remplacé par un média social quel qu'il soit. Enfin, je pourrais partager mes bons plans, manger mieux, découvrir des personnes ayant des convergences avec mes préférences, me tenir au régime que je me suis condamné à suivre...

Toutefois, ce concept pourrait-il se développer sachant que nos amis hôteliers n'auront alors qu'une crainte en tête nommée benchmark (ou, en français, comparaison des tarifs et des conditions attribuées à une organisation entre deux individus). En clair, à la même table il n'est pas certain que tous les hôtes aient payés le même prix. Et s'ils en parlaient entre eux... Pas sûr que l'hôtel apprécie !

Alors, tout cela est-il une gentil utopie ou un concept génial ? Tout dépend de l'ouverture d'esprit de nos fournisseurs, de nos passagers, de nos propres personnes et de l'amour de notre prochain (enfin, jusqu'à une certaine limite...).

François Lenormand