Retards des TER : l’UFC-Que Choisir veut des indemnités automatiques pour les usagers

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L'UFC-Que Choisir a étudié les performances des trains régionaux au cours de l'année écoulée. Et celles-ci n'appellent pas les félicitations. La ponctualité s'est dégradée pour atteindre 89,2% de rames à l'heure. L’Association appelle ainsi les présidents de Régions à augmenter les pénalités infligées à la SNCF en cas de qualité dégradée, et généraliser l'indemnisation automatique des abonnés en cas de retards répétés.

Au cours de l’année écoulée, seuls 89,2% des TER ont circulé à l’heure (trains sans annulation et moins de 6 minutes de retard à l’arrivée). Ainsi les usagers ont vu la ponctualité baisser de 0,2 point. Seules trois régions sont épargnées par ce recul : l'Aquitaine, le Languedoc-Roussillon, la région PACA.

UFC Que Choisir estime que "cette situation est d’autant plus inacceptable pour les voyageurs qui comptent sur le train pour se rendre notamment sur leur lieu de travail ou d’étude que les retards se concentrent aux heures de pointe. Ainsi, en Auvergne par exemple, lors du pic du soir en semaine, ce sont 16 % des TER qui sont en retard, alors qu’aux heures creuses, le taux de retard peut descendre jusqu’à 4%. On constate par ailleurs, dans de nombreuses régions, une inacceptable dégradation de la ponctualité après 20 heures (jusqu’à plus de 30% de trains en retard dans le Limousin ou en Languedoc-Roussillon)".

Le bilan montre également que 59% des retards enregistrés au cours du premier semestre 2017, étaient directement imputables à la SNCF, et non aux causes externes (24%) ou aux infrastructures ferroviaires (17%).

Des dédommagements peu fréquents
Face à cette situation l'association déplore que les usagers des TER soient "trop souvent les grands oubliés du dédommagement". Seules 7 conventions TER régionales sur 18 ont instauré un dispositif de remboursement automatique d’une part du prix de l’abonnement en cas de retards récurrents sur la ligne empruntée. Elle ajoute "Et encore, ceux-ci sont majoritairement trop parcellaires, avec des conditions strictes et des montants faibles, qui vident de son sens la mesure"

Ile-de-France est mauvais élève
L’Île-de-France concentre 84% des passagers des trains régionaux du pays. Et les usagers y rencontre bien des difficultés. Une seule ligne sur 13 atteint son objectif contractuel de ponctualité. Par ailleurs, depuis le début de l’année, seulement 87,9 % des voyageurs des trains d’Ile-de-France sont à l’heure à l’arrivée, soit une baisse de 0,7 point par rapport à 2015. La situation est encore plus critique sur les lignes très empruntées du RER avec seulement 87,2 % des voyageurs ponctuels (- 1,2 point en deux ans). 

L'association déplore : "Si des mesures de dédommagement ont été décidées par la région au début du mois, elles se concentrent sur les lignes A et B du RER, alors que les usagers des lignes D ou R subissent une ponctualité encore plus dégradée. Elles sont en outre d’ampleur limitée par rapport aux lourds dysfonctionnements vécus au quotidien par les usagers du Transilien et du RER".

Elle ajoute : "Concernant l’Ile-de-France, on ne peut enfin que regretter l’attitude d’Ile-de-France Mobilités (ex-STIF) qui, malgré une communication offensive sur la qualité, protège en réalité les transporteurs (SNCF et RATP), notamment dans le cadre du recours que l’UFC-Que Choisir a formé devant le tribunal administratif concernant les contrats de service public STIF/SNCF (pour les années 2016-2019) et STIF/RATP (pour les années 2016/2020). Plutôt que de s’engager dans une négociation pour aboutir à des pénalités réellement dissuasives en cas de qualité durablement dégradée et à une indemnisation des voyageurs à la hauteur, la Région choisit de faire durer la procédure, pendant laquelle rien ne s’améliore pour les usagers".

Ainsi, l’UFC-Que Choisir appelle la SNCF et la RATP a améliorer la qualité de service. L'organisation réclame également la "généralisation sans délai d’une indemnisation automatique des abonnés en cas de retards récurrents, et une hausse des pénalités dues par la SNCF en cas de qualité dégradée". Elle demande par ailleurs au gouvernement d’accélérer les expérimentations d’ouverture à la concurrence des conventions TER.