Trump, le sujet qui passionne les étrangers

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Les Etats Unis vivent sans doute l’une des campagnes électorales les plus bizarres de leur histoire. Si le sujet peut paraître politique et polémique aux yeux des observateurs, c’est au quotidien que les interrogations sur les capacités réelles de Donald Trump à à diriger le pays se font les plus pressantes. Il y a les pour et les contre mais pour les américains qui voyagent pour leurs affaires, c’est sur le terrain de la curiosité que se portent le plus souvent les questions de leurs interlocuteurs.

A-t-il vraiment dit cela ? Est-il misogyne ? Pourquoi a-t-il menti sur sa situation militaire ? Savez-vous qu’il cache soigneusement sa feuille d’imposition ? Bref les questions ne manquent pas et les infos, fausses ou vraies, sont kyrielles pour alimenter les conversations des hommes d'affaires. Tenez, la dernière en date ; les richissimes propriétaires d’appartements dans la tour Trump à New York veulent la rebaptiser, car ils auraient honte !

Un récent sondage, parmi la centaine publié chaque semaine pendant cette période, montre que l’image des Etats Unis se détériore à l’étranger… A cause des propos du candidat républicain. C’est la première fois qu’une situation politique s’insinue dans ce thermomètre du moral des voyageurs d’affaires américains. C’est une situation que n’apprécient pas les chefs d’entreprise et encore moins les voyageurs d’affaires américains. Pour la première fois, dans son étude mensuelle, la Business Travel Association relève que l’un des sujets qui préoccupe les « guerriers de la route », comme on les appelle ici, ce sont les propos controversés de Donald. Ils occuperaient une bonne partie des discussions. Pas toujours en bien.

L’autre grande inquiétude réside dans le programme économique du candidat républicain qualifié de « brésilien irréaliste » par les équipes de son adversaire. Il veut protéger les Etats Unis et revenir à un protectionnisme dépassé. Là aussi, les entreprises grincent des dents. Fermer ses frontières, c’est se fermer des portes à l’étranger. La Chine a d’ailleurs prévenu qu’elle prendrait des mesures sévères si elle était empêchée de commercialiser avec les USA.

A l’évidence, les semaines qui s’annoncent jusqu’au mois de novembre, date du vote, ne sont pas simples à gérer pour ceux qui, à l’étranger, font face aux innombrables questions qui se posent sur Donald Trump. Mais comme l’a résumé avec brio un éditorialiste texan, peu enclin à voter démocrate, « Nous avons un sens développé du spectacle. Trump est l’un de nos plus brillants artistes ».

A New York,
Philippe Lantris.