Washington et Londres interdisent les ordinateurs en cabine sur les vols provenant du Moyen-Orient

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Les Etats-Unis et le Royaume-Uni font état de menaces précises et suffisamment graves pour demander à certaines compagnies aériennes venant du Magreb ou du Moyen Orient d'interdire les appareils électroniques en cabine. Ils devront aller en soute, après examen. Selon certaines sources, Paris étudie aussi cette interdiction.

Selon Reuters, il y a plusieurs semaines que les services de renseignement sont sur le qui-vive. Ils auraient recueilli des informations a l'occasion d'un raid mené par un commando américain au Yemen contre un groupe d'Al Qaida. Ce raid leur aurait donné l'occasion de saisir des documents comprenant des techniques d'intégration d'une bombe dans de petits appareils électroniques. Selon la CIA, ces éléments seraient intégrables dans des ordinateurs portables, des tablettes électroniques ou de petits appareils photos. De là à en conclure que seuls certains pays seraient susceptibles d'importer ces appareils à bord, il y a un pas que Washington n'a pas hésité à franchir, suivi par Londres. Mais la liste des pays incriminés n'est pas la même !

Les appareils électroniques sont bannis par le Royaume Uni à bord des appareils venant sur son territoire et provenant de Turquie et de 5 pays arabes : le Liban, la Jordanie, l'Egypte, la Tunisie et l'Arabie saoudite. Le communiqué de Londres explqiue : "Selon ces nouvelles dispositions, les passagers montant à bord des vols à destination du Royaume-Uni depuis les pays concernés ne seront pas autorisés à avoir en cabine tout téléphone, ordinateur portable ou tablette plus grand qu'un téléphone portable de taille normale (hauteur 16 cm, largeur 9,3 cm et épaisseur 1,5 cm)". Pas moins de 14 compagnies sont concernées par cette décision britannique: British Airways, EasyJet, Jet2.com, Monarch, Thomas Cook, Thomson, Turkish Airlines, Pegasus Airways, Atlas-Global Airlines, Middle East Airlines, Egyptair, Royal Jordanian, Tunis Air et Saudia, selon le communiqué.

Les Etats-Unis avaient pris dans la nuit de lundi à mardi les mêmes mesures pour huit pays, tous des alliés ou des partenaires des Etats-Unis : la Turquie, la Jordanie, l'Egypte, l'Arabie saoudite, le Koweït, le Qatar, les Emirats Arabes Unis et le Maroc.

Après les mesures de durcissement de la politique migratoire aux Etats-Unis, toujours bloquées par la justice, les Etats-Unis et le Royaume-Uni imposent ainsi des mesures de sécurité dont s'offusquent les pays discriminés. La Turquie a déjà fait savoir son désaccord. Mais les compagnies concernées, dont Turkish Airlines, doivent s'incliner ou renoncer à desservir les deux pays.

La France aussi ?
Selon la DGAC (Direction Générale de l'Aviation Civile), les autorités françaises étudient le risque éventuel qui leur a été rapporté : "Il y a une analyse du risque qui est en cours par les services compétents en matière de sûreté aérienne, et également des discussions interministérielles en cours qui détermineront si mesures il y a, ou pas", a déclaré à l'AFP un porte-parole de la DGAC, "Rien n'a été décidé ni arbitré pour ce qui est de la France".

Selon certaines sources, le Canada et l'Australie étudient également les informations des services de renseignement américains.