Les défaillances de compagnies aériennes sont légion depuis des années et frappent tous les pays. Mais que faire si la compagnie qui doit opérer votre vol vous plante ?
Cette semaine, notre dossier sera consacré aux défaillances des transporteurs et aux conséquences induites pour les déplacements professionnels. À ce titre nous aborderons le dossier en 4 phases :
- Les faits
- Le droit, les lois et les usages
- Les parades (actions réactives et proactives)
- Les bonnes pratiques pour décisionnaire et pour le voyageur
Les faits
La défaillance des compagnies aériennes est devenue monnaie courante. Elle n’affecte pas que les compagnies à bas coût et l’histoire à montré que même les plus grandes compagnies sont potentiellement affectées. En France, plus de 70 d’entre elles ont disparu en laissant des traces plus ou moins importantes dans le paysage aéronautique français.
Les passagers lésés en sont pour leur frais et dans le cadre des déplacements professionnels, peu de voyageurs hésitent à faire émettre un nouveau titre de transport pour mener à bien une mission. Peut-on leur donner tort ? Non, bien sûr même si comme dans toutes les situations, il y a des abus.
Dans de telles conditions, le décideur peut-il protéger ses voyageurs et son entreprise des effets directs (pertes des titres de transport voir des prestations associées) et indirects (pertes de production, de productivité, d’accord commercial…) ? Une chose est certaine, les fermetures de lignes et les annulations de vols sont de plus en plus courantes et brutales. Pire, elles affectent tous les transporteurs nonobstant le pays.
Peut-on prévoir la défaillance d’une compagnie aérienne ?
Prédire la défaillance d’une compagnie aérienne est mission quasi impossible. Les transporteurs font généralement de leur mieux pour dissimuler tout problème financier. Pourtant, il y a des signes qui ne trompent pas. Le prix moyen est un indicateur. Même si sa portée est limitée, il est intéressant de regarder les prix auxquels les billets sont vendus, la variabilité du coût, et surtout, la différence qui existe par rapport à la concurrence. 99€ pour un Paris – Las Vegas n’est pas un prix raisonnable sauf s’il y a deux sièges à bord et que le reste est à 400€ par trajet, mais là, c’est la crédibilité du yield de la compagnie qui est en jeu et il pourrait potentiellement être le révélateur de pratiques marketing abusives. En clair, cela signifierait que le transporteur n’a pas de réelle stratégie si ce n’est celle de prendre des parts de marché, quel qu’en soit le coût. Pour fiabiliser cet indicateur, il est nécessaire de prendre les options qui sont impératives dans 80% des cas (valise en soute, repas…). Là, l’image est déjà plus juste. Et encore…
L’assurance, bonne alternative ?
L’assurance peut également vous aider à vous prémunir des effets d’une défaillance de compagnie. Encore faut-il avoir le bon contrat… De nombreuses polices d’assurance annulation et interruption de voyage incluent la défaillance d’une compagnie aérienne. Elle considère, dans ce cas, ce fait comme motif couvert. Mais attention, car certaines polices précisent que la » faillite » est la principale condition couverte, même si les compagnies aériennes en faillite ne déposent pas toujours une déclaration de faillite. Par mesure de sécurité, achetez une police qui spécifie une défaillance ou un » défaut » plutôt qu’une simple faillite.
Sachez que l’assurance optionnelle que vous pouvez acheter lorsque vous prenez votre billet directement sur le site de la compagnie aérienne ne vous protège pas en cas de faillite de ladite compagnie.
Une solution ?
Quoiqu’il en soit, la première chose que vous devez faire est d’appeler votre émetteur de carte de paiement et de demander une rétrofacturation des billets affectés. C’est en fait un remboursement du titre de transport non volé et devenu caduc. Il n’y a aucune garantie que votre émetteur annulera les paiements, mais cela vaut vraiment la peine d’essayer.
Vous pouvez également demander le remboursement auprès du transporteur aérien lui-même, bien que vous ne serez probablement pas en mesure d’entrer en contact avec qui que ce soit.
Le meilleur moyen pour éviter une exposition au risque est de rencontrer les compagnies lors des salons ou lors des workshops organisés par les associations professionnelles. La lecture de la presse spécialisée est également une des meilleures sources de veille.