20 banques européennes unies pour un système de paiement indépendant

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Soutenues par la BCE, vingt banques européennes planchent sur un système de paiement alternatif à Visa et Mastercard.

D’un côté, les systèmes de paiement européens Visa et Mastercard. De l’autre, une offre chinoise en effervescence, à l’image d’Alipay et WeChat Pay. En toile de fond, des tensions politico-commerciales aux perspectives incertaines. Au milieu, une Europe désertique dans ce domaine, totalement dépendante de systèmes qu’elle ne contrôle pas.

C’est cette situation inconfortable que la Banque centrale européenne (BCE) entend modifier en soutenant l’initiative PEPSI. PEPSI, ce n’est pas du petit lait : Pan European Payment System Initiative. Comprendre : l’association de vingt banques de la zone euro parmi les plus puissantes (les plus grandes françaises et la Deutsche Bank notamment) pour mettre en place un système de paiement 100 % européen.

Le but : rien moins que développer un standard de paiement instantané capable de gérer toutes les formes dématérialisées de versement, soit par carte, virement, prélèvement ou mobile. L’objectif : au moins 60 % des paiements électroniques en Europe. La mise en place d’un tel système aurait un coût, moins de 10 milliards d’euros, jugés modiques par les spécialistes, vu l’enjeu.

Un impact sur les entreprises

Mais avant le déblocage de ces fonds, il faudra en passer par l’adoption d’un système unifié pour le continent, autrement dit : l’acceptation par chacun des systèmes de paiement nationaux (français, italien, allemand, néerlandais, etc) d’abandonner une partie de leurs particularités auxquels ils sont souvent très attachés. En 2012, un projet similaire avait déjà été conçu… puis abandonné, certes, également parce que les Autorités européennes ne le regardaient pas d’un œil aussi bienveillant que PEPSI. Un point sera fait en décembre prochain pour savoir si c’est stop ou encore.

Nul doute que Visa et Mastercard scruteront avec attention les conclusions de cette échéance, mais aussi les entreprises qui utilisent ces systèmes également pour les services qu’ils proposent au-delà du seul moyen de règlement. Potentiellement, PEPSI pourrait en effet impacter directement les entreprises, notamment celles utilisant la Mastercard Corporate, qui se veut « un véritable outil de rationalisation des dépenses de l’entreprise, (…)une carte de paiement et de retrait internationale d’entrée de gamme pour les moyennes et grandes entreprises (offrant) le contrôle, l’analyse, la rationalisation (et le reporting) de l’ensemble des dépenses cartes des collaborateurs ».

Encore faut-il que PEPSI ne fasse pas pschitt…