Béatrice Eastham : «Sur l’événementiel, l’heure est clairement à la reprise»

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Le cabinet de conseil Green Événements est l’une des parties prenantes dans l’organisation du Ouaï. Cette «journée de l’événement responsable» devait se tenir fin mars ; elle a été annulée et remplacée par le Ouaï en ligne. Des webinars et interviews d’acteurs majeurs de la filière ont permis de prendre le pouls d’un secteur MICE en pleine tourmente. Béatrice Eastham, la créatrice de Green Événements, revient sur cette initiative, et en profite pour présenter les «premières Universités d’été de la rencontre responsable» organisées fin août à Paris.

Pendant la période du confinement, vous avez organisé le ouaï en ligne. Quel premier bilan peut-on dresser de l’événement ?
Béatrice Eastham : Nous avons réalisé une cinquantaine d’interviews – tous visionnables sur le site le-ouai.com – et organisé des webinars ayant tous faits le plein de participants. La vraie satisfaction du ouaï en ligne, c’est d’avoir été utile à la filière, d’avoir été un catalyseur de réflexion commune, de coopération entre professionnels, d’avoir permis de débattre sur les moyens d’être plus résilients ensemble.

L’épidémie aura-t-elle un impact sur la dimension durable des événements ?
B.E : On peut en effet se poser la question de savoir si la crise actuelle va accélérer la transformation sociétale, ou au contraire la freiner. Aujourd’hui, les intentions sont bien souvent à l’accélération. Dans la parole comme dans les intentions, qu’il s’agisse des agences ou des annonceurs, la démarche RSE tend à devenir partie intégrante d’un événement, une composante à part entière, alors qu’elle n’était récemment encore qu’une simple valeur ajoutée. Les indicateurs de prises de décisions sont donc plutôt au vert. Et dans l’une des filières les plus touchées en France, le MICE, beaucoup d’agences événementielles sont en train d’engager de telles démarches responsables.

On va sûrement en accuser certaines de faire du green washing…
B.E : Les acteurs du secteur sont aujourd’hui plus matures, davantage conscients des enjeux. Et on ne peut pas faire de green washing sur des événements, les actions sont trop concrètes. L’engagement de la filière est important car il est tangible, compréhensible de tous.

Qu’avez-vous appris d’autre des intervenants ?
B.E : La filière compte beaucoup de petites entreprises. Quand on les a interviewé, lors du confinement, les chefs et dirigeants d’entreprises mesuraient tous le danger de leur situation. J’ai été impressionnée par la manière dont ils se sont néanmoins inscrits dans une dynamique positive et constructive, avec quelle rapidité ils ont su dépasser la phase de sidération. En deux trois semaines à peine, ils étaient déjà dans l’action, combatifs !

Le rôle de Green Événements a du s’affirmer pendant le confinement…
B.E : Nous avons multiplié en effet les préconisations vis à vis de clients mais aussi de collaborateurs. Nous sommes aussi un organisme de formation. Et nous avons eu énormément de demande pendant le confinement, davantage qu’en période normale. Cela s’explique bien sûr par le fait que les gens ont eu plus de temps pour se former.

Auparavant nous faisions des formations en présentiel. Nous les avons déporté en ligne, avec des formats plus courts, très dynamiques, avec des applis différentes. Je me demande si le format ne marche pas mieux comme ça, lorsqu’il s’agit de formation. Ainsi, nous avons aujourd’hui encore une croissance à deux chiffres du nombre de personnes demandant à se former. Mais je n’irais pas jusqu’à dire que le succès d’outils tels la visioconférence va changer la donne dans notre secteur demain, nous n’en savons rien.

A quelles échéances les acteurs du secteur espèrent-ils une reprise de l’activité ?
B.E : C’est très variable, selon les typologies d’événements et de clients. On peut regretter certains signaux négatifs tels Facebook et Microsoft annonçant qu’ils annulaient tous leurs événements externes jusqu’en juin 2021. D’autres initiatives sont en revanche à saluer, par exemple la décision du directeur de la Foire de Marseille de maintenir l’événement, fin septembre début octobre. Nous n’avons connu que des mauvaises nouvelles jusqu’à mi-mai, avec une succession d’annulations. En ce moment en revanche, les nouvelles sont plutôt bonnes. L’heure est clairement à la reprise.

Et le Ouaï est de retour dès cet été…
B.E : Il revient en effet les 25 et 26 août prochains, pour les premières Universités d’été de la rencontre responsable. L’événement se tiendra à la Cité Fertile (Pantin), comme c’était prévu en mars. Ce sera un Ouaï des solutions, avec l’ambition de lancer un nouveau souffle, d’autant qu’il s’agit du premier rendez-vous majeur de la rentrée dans le secteur du MICE. Le programme sera à la fois engageant, participatif et festif. Il y a aura des débats et des conférences, et davantage d’interactions entre les participants que lors du Ouaï les années précédentes. Les inscriptions sont ouvertes sur notre site le-ouai.com.