Jeudi 28 mars, à l’occasion, des Travel d’Or, événement phare d'Eventiz Media Group, L’Echo touristique avait réuni 100 personnalités qui ont marqué de leur empreinte l’industrie du voyage. Cette réunion de VIP était en fait une forme de célébration du 90ème anniversaire de notre média “frère”. DeplacementsPros n’allait pas laisser passer l’occasion d’interroger quelques-uns de ces happy-few.
Bien sûr, c’est à celles et ceux ayant œuvré dans le domaine du business travel que nous avons tendu notre micro. Puisque la célébration d’un anniversaire est aussi l’occasion de contempler les années écoulées, nous leur avons posé une question simple :
Quels sont les faits marquants du business travel ces dernières années ou décennies ?
Marc Rochet, président Aerogestion
"Le B747 et les lowcost"
Symboliquement, l'arrivée du B747, car, au-delà de la prouesse technique de faire voler un tel appareil dans de bonnes conditions de sécurité et de confort, c'était aussi la démocratisation du transport aérien, y compris dans le business travel, avec le développement de l'économie qui va avec. Ensuite, il y a le développement des compagnies dites lowcost, souvent critiquées et méprisées au début, mais qui, aujourd'hui, représentent un peu plus de 50% du trafic aérien européen, avec le même effet que le 747 : la facilité de déplacement, sa démocratisation encore accrue, y compris pour le corpo.
Aurélie Soulat, ex-country director Sabre, ex-Accor
"La visio !"
Incontestablement, la mise en place de la visio. Je me souviens de mes 10 premières années, chez Accor, on se déplaçait tout le temps : en Egypte, aux Etats-Unis, en France, au Maroc, en Suisse, à travers le monde, pour deux journées, une semaine. C'était sans arrêt. Et puis la visio est arrivée et les entreprises ont commencé à se poser des questions sur la pertinence de ces déplacements si fréquents, sur la sécurité, les coûts. Et la visio a remplacé une partie de ces voyages, et c'était, pour moi en tout cas, bien avant le Covid : dès le début des années 2010. Et le Covid, bien sûr, a généralisé et renforcé la tendance, avec, en plus, le souci RSE. Et je ne vois pas de retour en arrière possible.
Franck Gervais, ex-CEO Accor France
"La transformation de l'écosystème et le bleisure"
L'arrivée, il y a 15 ans, de nouveaux acteurs dans la chaîne de valeur "business travel", qui posait la question de la survie des acteurs existants. Je parle de la disruption des intermédiaires entre les entreprises et les agences. Mais les acteurs existants se sont adaptés, améliorés et ont survécu. La deuxième, c'est l'effacement de la dichotomie entre leisure et business travel, en termes de besoins, de canaux de distribution... Cette mixité grandissante date d'il y a 10 ans et s'est renforcée post-Covid. Le bleisure illustre bien cette tendance.
Arnaud Katz, CEO Kactus
"La tech et le MICE devenu sexy"
Je vais rester dans le déplacement pro que je connais le mieux : celui lié au au MICE. D'abord je dirais le changement de statut des outils techno : d'arguments d'amélioration ils sont devenus indispensables et structurants. Je dirais que cette acceptation de chacun sur ce sujet date de la période post-Covid. Autre fait, également, boosté par la crise pandémique : un regard nouveau sur l'événement d'entreprise. C'est devenu une catégorie sexy, notamment pour créer du lien entre les équipes : les directions "achat" s'y intéressent désormais de très près. C'est d'ailleurs devenu le principal vecteur de croissance du déplacement pro.
Cédric Renard, DG France Emirates
"'L'émergence du Golfe dans la mondialisation de l'économie"
De là ou je me place, c'est l'arrivée des compagnies du Golfe et notamment d'Emirates. Elles ont su créer une destination loisir mais surtout économique et financière, permettant la liaison des EAU au monde entier, accompagnant ainsi la mondialisation de l'économie. C'est une révolution qui naît dans les années 1990 et prend de l'ampleur graduellement - par exemple, tous les 5 ou 10 ans, Emirates a ouvert des destinations sur de nouveaux continents.