737 MAX : Les réponses peu convaincantes du patron de Boeing

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Ce mardi 29 octobre, Dennis Muilenburg était auditionné par une commission du Sénat américain. A partir de la recension de l’AFP, en voici les moments forts.

Le patron de Boeing, Dennis Muilenburg était entendu ce mardi 29 octobre, par les sénateurs américains, désireux de faire la lumière sur le crash du vol 302 d’Ethiopan Airlines qui, le 10 mars 2019, a causé la mort de 157 personnes. Dans ce cas comme dans celui du crash du vol 610 de Lion Air du 29 octobre 2018, ayant fait 189 victimes, le Boeing 737 MAX est en cause.

L’enjeu de cette audition (qui se poursuit ce mercredi 30 octobre) est de déterminer ce qui a mené à l’autorisation de vol du 737 MAX, alors que de sérieux doutes existaient sur sa fiabilité. Les relations très étroites entre l’autorité de régulation qui a donné son feu vert (la FAA) et le constructeur aéronautique, notamment, sont en question. Mais aussi le manque de transparence entourant le système automatique MCAS, qui devait empêcher le MAX de piquer du nez : les pilotes ne connaissaient pas son existence puisqu’il n’était pas dans les manuels de vol.

« Boeing est venu à mon bureau quelque temps après les accidents et a déclaré qu’ils étaient dus aux erreurs des pilotes. En vérité ces pilotes n’ont jamais eu une chance. Leurs familles ne savaient pas qu’ils étaient dans des cercueils volants parce que Boeing avait décidé de dissimuler le MCAS aux pilotes », a fustigé le sénateur démocrate du Connecticut Richard Blumenthal.

« Nous ne pouvons pas nous permettre que la compétition dans (le secteur) des avions commerciaux tire les choses vers le bas dès qu’il est question de sécurité », a renchéri sa collègue Maria Cantwell. « En dernier ressort, c’est vous le responsable », a enfoncé le sénateur républicain du Texas Ted Cruz.

Dennis Muilenburg, déstabilisé par ces attaques venant des élus, alors qu’il dirige un géant de l’industrie américaine d’une importance cruciale dans le tissu économique du pays, s’est défendu : « Nous devons et nous allons faire mieux. Nous faisons des erreurs et il y a des choses que nous ne faisons pas bien ».

Il a ensuite répété que la sécurité était la priorité de Boeing. Mais les parlementaires ont accusé le constructeur, sur la base de documents internes dévoilés avec retard, d’avoir accéléré le développement et la certification du MAX pour faire face à la concurrence d’Airbus, qui avait pris de l’avance sur ce créneau très lucratif.

Selon plusieurs élus, des pressions « extraordinaires » ont été exercées sur les ingénieurs de Boeing et sur la FAA qui, dans un souci d’efficacité selon elle, a confié au constructeur aéronautique la certification de certains systèmes clés du 737 MAX, dont le MCAS.

Les sénateurs attendaient des explications, ils ont avant tout eu de la contrition. Très déstabilisé, Dennis Muilenburg n’a convaincu ni les sénateurs, ni les familles des victimes présentes à l’audition. Ce mercredi 30 octobre, l’audition de Dennis Muilenburg se poursuit.