BAR France : Arrêtez le massacre !

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La Convention Citoyenne (CCC) a fait des propositions qui touchent directement le marché de l’aérien et qui donneront naissance à une proposition de loi qui devrait être déposée à la fin du mois de septembre. Le BAR France (Board of Airlines Representatives) réagit.

La direction générale de l’aviation civile (DGAC) vient de présenter aux acteurs du transport aérien une projection des effets des propositions de la Convention Citoyenne. 

Pour Jean-Pierre Sauvage, Président du BAR France, les mesures proposées par la Convention Citoyenne (disponibles ici) sont en opposition de phase avec la réalité et les besoins économiques de notre pays. Voici pourquoi selon le BAR France :

PROPOSITION SD-E1 : Adopter une écocontribution kilométrique renforcée

Les billets frappés d’une taxe de 30 à 400€ par vol  selon les distances et le type de voyages-loisirs ou affaires-représentent un surcoût pour les compagnie de 4 milliards d’euros (sur la base du trafic de 2019). C’est tout simplement irréaliste et en décalage complet avec les besoins de mobilité des industries qui font face (acteurs de l’aérien et clients) à une crise majeure et durable. 120.000 à 150.000 emplois sont directement menacés par cette mesure sans compter l’effet direct sur les importateurs et les exportateurs de notre industrie qui ne manqueront pas de réagir en fonction de cette hausse des coûts.

PROPOSITION SD-E2 : Organiser progressivement la fin du trafic aérien sur les vols intérieurs d’ici 2025, uniquement sur les lignes où il existe une alternative bas carbone satisfaisante en prix et en temps (sur un trajet de moins de 4h)

C’est totalement irréaliste et contre-productif, car les passagers utiliseront des pré-acheminement et des hubs étrangers. Cela ne fait que déplacer le problème et empirer l’impact carbone d’un déplacement. Comme pour la différence entre prix et coût, il est essentiel de raisonner en impact complet d’un déplacement et non à la branche d’un déplacement.

PROPOSITION SD-E3 : Interdire la construction de nouveaux aéroports et l’extension des aéroports existants

Il est logique de vouloir  rationaliser le maillage  aéroportuaire français et de massifier les plateformes régionales pour proposer un meilleur service. En revanche, il ne faut pas empêcher des améliorations permettant une meilleure fluidité du trafic et un meilleur traitement des passagers.

La chasse aux voix ne doit pas faire perdre raison aux politiques. L’extrémisme est toujours contre-productif. Dans ces temps troublés où la stabilité économique et la paix du monde sont menacées, il est urgent de construire ensemble et de mettre en avant les bonnes pratiques.

Il est essentiel de protéger l’environnement. L’industrie aéronautique l’a compris depuis longtemps. Elle a fait d’énormes investissements, d’inventions et d’innovation pour réduire son empreinte carbone contrairement à d’autres industries restées passives. Mieux elle ne représente qu’une partie infinitésimale des productions de GES que, même, les auteurs du rapport de la CCC ont mentionné

L’aviation est un vecteur de progrès qui ne doit pas faire l’objet d’un acharnement aveugle et mortifère pour l’économie.

Jean-Pierre Sauvage, qui, après une longue carrière au sein d’ADP et de la compagnie Iberia en tant que DG France, est aujourd’hui membre du Conseil Supérieur de l’Aviation Civile et Président de BAR France (Board of Airlines Representatives, une association de la loi du 1er juillet 1901 qui regroupe les Directeurs Généraux et Représentants pour la France des compagnies exerçant une activité en France).