Alors que le groupe ferroviaire annonçait vendredi dernier une hausse de ses tarifs de 5% en moyenne à partir du 10 janvier 2023, Guillaume Confais-Morieux, Directeur marché agences de voyages, revient sur l’état du marché en 2022 et les prévisions pour 2023. Si ce dernier continue d’être porté par l’évolution des politiques RSE dans les entreprises, le marché corporate reste fragile, malgré le retour progressif des voyageurs d’affaires.
Après plusieurs semaines de discussions et de rumeurs, la SNCF annonçait que les tarifs des TGV augmenteraient en moyenne de 5% l’année prochaine. Une hausse qui concerne également les tarifs Pros, les forfaits, les abonnements MAX Actif ou bien encore les tarifs Liberté, et non pas la carte, comme nous le précise le groupe. En cause, une hausse des coûts d’environ 13% pour la SNCF, due en grande partie à l’explosion des prix de l’énergie. Une décision inévitable mais qui reste loin de « l’application des 13% de surcoût », selon Guillaume Confais-Morieux. « En prenant cette décision nous souhaitons favoriser le retour de la clientèle corporate, qui est un marché fragile depuis la pandémie. Pour le moment, l’accueil de ces annonces a été plutôt positif et nous verrons s’il y a un impact sur les déplacements professionnels. Nous restons confiants car nos tarifs n’ont pas plus, voire moins, augmenté que certains autres acteurs de la mobilité », ajoute-t-il.
Un marché corporate encore fragile
En 2022, malgré une nette reprise, le marché corporate reste bien plus impacté sur celui du loisirs. « Sur le loisirs, le marché est très solide. Nous allons enregistrer entre +105% et +110% de volume de ventes par rapport à 2019 sur l’année 2022. Nous observons également un retour de l’anticipation, les voyageurs réservent de plus en plus en avance et moins en last minute », explique le Directeur marché agences de voyages. Sur le marché pro en revanche, les niveaux atteignent 85% de ceux de 2019.
Les professionnels voyagent moins, le télétravail s’est considérablement développé mais, les entreprises incitent davantage leurs collaborateurs à emprunter le train lors d’un déplacement. Face à ces nouvelles habitudes, la SNCF a développé une offre destinée aux personnes ayant quitté les centres d’affaires pour vivre en région et ne revenant à leur siège que quelques jours par semaine. Baptisés MAX Actif et MAX Actif+, ces abonnements rencontrent une bonne adhésion du marché avec 15 000 souscriptions en un an. « Notre stratégie est de répondre à ses nouveaux besoins et, en 2023, nous allons continuer de travailler sur l’amélioration de nos abonnements, nos cartes et nos services ».
Un retour à 100% du niveau de 2019 et au-delà d’ici 2024
Pas de grands changements en revanche annoncés pour l’année prochaine : « 2022 a été une année charnière et nous allons désormais consolider les acquis et ce que nous avons mis en place. Accroître la notoriété de nos offres va également être l’une de nos priorités », confie Guillaume Confais-Morieux. Pour 2023, le groupe SNCF table sur 90% des volumes de 2019 pour la clientèle professionnelle et un retour à 100% et au-delà d’ici 2024.