La liste noire de l’UE intègre les compagnies aériennes russes

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La Commission européenne a mis à jour ce mardi sa liste de sécurité aérienne. Déjà bannies du ciel européen, les grandes compagnies russes telles Aeroflot et Azur Air sont un peu plus fragilisées encore par cette inscription. Laquelle aura des conséquences sur les vols qu’elles continuent d’opérer hors d’Europe.

Elles sont aujourd’hui 117 compagnies aériennes faisant l’objet d’une interdiction d’exploitation ou de restrictions d’exploitation au sein de l’Union européenne. La raison : elles ne respectent pas les normes de sécurité internationales. Une liste qui compte depuis ce mardi une vingtaine de compagnies de plus qu’en décembre dernier, date de sa précédente diffusion. Soit 26 nouvelles (en tenant compte des cinq retirées de la liste) : 21 russes (Aeroflot, S7 Airlines, Utair, Azur Air, Rossiya, Siberia Airlines, Rusline, Nord Wind, Yakutia…) et cinq originaires d’autres pays (*).

Pourquoi autant de compagnies russes ? « Cette inscription traduit de graves préoccupations en matière de sécurité qui résultent de la réimmatriculation forcée, par la Russie, d’aéronefs appartenant à des entreprises étrangères, autorisant sciemment leur exploitation sans certificats de navigabilité en cours de validité, explique la Commission européenne dans un communiqué. Cela est contraire aux normes internationales en matière de sécurité aérienne« . La commissaire aux transports, Adina Vălean, précise que cette décision n’est pas une autre sanction contre la Russie, et qu’elle a été prise uniquement sur la base de raisons techniques et de sécurité : « Nous ne mélangeons pas la sécurité avec la politique».

La Russie, rappelons-le, a autorisé mi-mars les compagnies aériennes russes à s’approprier plus de 500 avions appartenant à des loueurs occidentaux (seule une poignée d’entre eux ont été récupérés), les ré-immatriculant en Russie. Airbus et Boeing se conformant aux sanctions internationales, ne fournissent plus ni pièces de rechange ni n’assurent la maintenance et les visites de contrôle obligatoire de ces appareils. La Russie a visiblement obtenu des assurances de certains Etats que ses avions ne seraient pas saisis, les grandes compagnies russes (Aeroflot, Azur Air, Utair…) continuant à voler sur de nombreuses capitales étrangères dont Pékin, Delhi, Istanbul, Bakou et Dubaï. L’interdiction d’exploitation au sein de l’UE n’a certes pas de conséquences sur le plan opérationnel : les compagnies russes sont interdites d’entrée dans l’espace aérien européen depuis le début de l’invasion de l’Ukraine. Mais elle a en revanche d’autres conséquences très concrètes. Ainsi, les agences de voyages européennes n’ont plus le droit d’émettre des billets pour ces compagnies aériennes ailleurs dans le monde. Et ces transporteurs comme leurs passagers ne sont plus pris en charge par les grandes compagnies d’assurances internationales.

(*) Avior Airlines (Venezuela), Blue Wing Airlines (Suriname), Iran Aseman Airlines (Iran), Iraqi Airways (Iraq), Med-View Airlines (Nigeria) et Air Zimbabwe (Zimbabwe).