Passeport sanitaire : des initiatives nombreuses et SITA pour construire des ponts…

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VeriFly, IATA Travel Pass, CommonPass, AOKPass, SimplyGo… De nombreux projets de «passeports sanitaires» sont en phase de test… Avec sa nouvelle solution Health Protect, SITA joue la carte de « l’interopérabilité » et entend interfacer les différents outils…

Faut-il conditionner un déplacement international en avion à la présentation d’un certificat ou passeport sanitaire ? La question fait débat, sachant qu’il permettrait de rassurer et d’éviter toute quarantaine à l’arrivée, contribuant ainsi à la reprise du transport aérien. On peut tout naturellement penser que les décisions se prendront au niveau des États (à l’instar des dernières initiatives du Danemark et de la Suède), instances, structures et organisations internationales. Mais une compagnie aérienne comme Qantas n’a pas hésité à sortir du bois pour annoncer qu’elle imposerait le vaccin pour voler sur ses lignes internationales. Vu le nombre encore limité de gens vaccinés, et les inconnues sur la contagiosité même une fois vacciné, on peut penser que les décisions coercitives sont prématurées… et posent quelques questions éthiques.

L’offre de « passeport sanitaire », elle, commence à devenir pléthorique. Au total, le site d’information Quartz a recensé une quinzaine de projets en cours de développement. Une fragmentation à même de générer à la fois de la souplesse et de la complexité. Parmi les initiatives, on peut citer VeriFly. British Airways et American Airlines ont en effet commencé à tester cette application développée par la société privée Daon, un passeport de voyage santé numérique permettant de vérifier les documents et de confirmer leur éligibilité. C’est le cas notamment pour la compagnie britannique à compter de ce jeudi 4 février entre Londres et les États-Unis. American Airlines, sa partenaire au sein de l’alliance Oneworld, vient pour sa part de boucler une période d’essai sur des liaisons avec l’Amérique du Sud et les Caraïbes, et va l’autoriser pour tous ses clients se rendant aux États-Unis.

Autre initiative, le CommonPass, créé par le projet suisse The Commons Project Fondation avec l’appui du Forum économique mondial. Lufthansa, Virgin Atlantic, United, Swiss ou encore JetBlue ont déjà annoncé qu’elles accepteraient ce passeport de santé numérique. The Commons Project Foundation est l’un des membres de la Vaccination Credential Initiative (VCI), une coalition comprenant Microsoft, Oracle, Salesforce, Cerner, Epic Systems et Mayo Clinic ; cette coalition travaille à la conception d’un passeport de vaccination numérique encore plus ambitieux.

Singapore Airlines, Alitalia ou Etihad testent pour leur part l’AOK Pass, outil numérique sécurisé développé par la start-up du même nom basée à Singapour, s’appuyant sur un identifiant QR code. Une autre initiative ambitieuse est celle de IATA, l’association internationale du transport aérien. Son IATA Travel Pass est testé par les principales compagnies du Golfe, Qatar Airways, Emirates et Etihad, ainsi que par le transporteur centre-américain Copa Airlines.

SITA, avec sa nouvelle solution Health Protect, offre de son côté une suite de solutions, notamment SITA Health ETA (autorisation électronique de voyage), SITA Advance Passenger Processing (APP) et SITA Flex pour le contrôle des flux de passagers dans les aéroports. Le fournisseur de technologie pour l’industrie du transport aérien a commencé à tester cette offre en liaison avec l’application SimplyGo, et depuis peu à l’aéroport de Milan Malpensa. SITA fait valoir l’interopérabilité de ses solutions, permettant de répondre aux besoins des États, aéroports et compagnies aériennes, et de s’intégrer « de manière transparente » aux différents projets de passeports sanitaires (AOKPass, CommonPass, IATA Travel Pass…).

Jean-François Rial est intervenu sur le sujet ce jeudi matin sur BFMtv. « Il n’y a pas un État qui a la même politique, certains veulent un vaccin pour entrer, d’autres une sérologie positive, d’autres veulent deux tests PCR comme en Éthiopie. Donc il ne faut pas se battre pour le passeport vaccinal parce que personne ne se mettra jamais d’accord, ne serait-ce que dans l’Union européenne« , a constaté le patron du groupe Voyageurs du Monde, qui recommande une solution permettant de fluidifier les systèmes : « On défend un concept qui est plus large: celui du certificat sanitaire. Vous auriez un document électronique dans lequel vous auriez toutes les informations sanitaires qui vous concernent: tests PCR, sérologie, vaccins… et pas forcément que sur le covid« .