#AWFT23 – Europcar : “La loi LOM et les PVE, principaux freins a l’usage pro des véhicules électriques”

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#AWFT23 ¬ Europcar : “La loi LOM et les PVE, principaux freins a l’usage pro des véhicules électriques”

En tant que VP des Affaires publiques pour le groupe Europcar, Jehan de Thé est en charge des nouvelles solutions de la mobilité urbaine. Il expose ici les résistances à la location de véhicules électriques dans le cadre pro.

Parmi vos clients professionnels, quelle est la proportion de location de véhicules électriques ?

Jehan de The : Ces chiffres ne sont pas rendus publics mais ce que je peux dire c’est que le taux d’utilisation de nos véhicules électriques est deux fois inférieur à celui des véhicules thermiques. Pourtant nous faisons l’effort de les mettre au même prix. Mais il y a un vrai manque d'appétence pour ces véhicules.

Pour quelles raisons ?

J’en vois deux principales. Aujourd’hui les politiques voyage des entreprises des grands groupes n’encouragent pas assez ce type de locations, qui constitue pourtant une grande opportunité de réduire les émissions du scope 3 et de se familiariser à l'électrique, se l’approprier, et en devenir un aficionado.

L’autre “trou dans la raquette”, c'est l'héritage de la LOM (Loi d'orientation des mobilités). Celle-ci oblige les entreprises dotées d’une flotte de plus de 100 véhicules à délivrer un reporting… Mais seulement sur ceux achetés ou en leasing, pas sur l’usage : les locations en sont donc exclues. Ce qui fait que la location peut même jouer le rôle de soupape pour une utilisation de véhicules thermiques alors qu’au contraire on devrait être un vecteur d'électrification.

Pourtant, un business traveler parcourt rarement plus de 100 km par jour. Les véhicules électriques sont parfaitement adaptés a ce type d’usage…

Bien sûr mais de notre côté il y a une difficulté opérationnelle : aucune législation - ni nationale, ni européenne - n’impose la présence de bornes de rechargement dans les hubs d'intermodalité que sont les gares et les aéroports. Les loueurs ne sont que des concessionnaires, dont l’emplacement, dans ces hubs, peut changer. Personne ne veut payer ces aménagements. D'où ce paradoxe : là où il y a le plus de business travel, c’est la où les équipements sont les plus faibles en la matière. Pour être honnête, reconnaissons que Roissy CDG avance sur ce sujet mais c’est l’exception qui confirme la règle.