Air France sur le bon chemin mais peut mieux faire pour le confort de ses clients

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Dernièrement, pour tout dire les 5 et 8 mars, j’ai fait un aller-retour sur Panama City avec les vols AF 474 et 475, en classe affaires. Certes, le prix n’est pas donné : j’ai déboursé pour ce faire 5.746,31€ et je me demandais si le traitement serait à la hauteur de l’effort financier.

Eh bien, je dois reconnaître n’avoir pas été déçu. Tout d’abord, le salon affaires à CDG 2 E est très vaste et tout à fait confortable. Ensuite l’appareil, un B 777/200 faisait partie des machines rééquipées avec le nouveau design « Business », lequel est tout à fait du standard international. Le siège est très convenablement équipé, plutôt large par rapport à d’autres transporteurs transatlantiques, il s’incline à 180° ce qui était attendu depuis des années et son équipement électronique de délassement à bord est parfaitement adapté : un grand choix de films, de jeux, de musique et des tas d’autres facilités.

Rien à dire non plus sur la qualité de l’équipage parfaitement attentif à ses clients. J’ai d’ailleurs eu le même à l’aller et au retour. Je n’ai pas eu non plus à me plaindre de la qualité des repas servis.

Certes, il y a encore quelques bémols. Curieusement les améliorations qui pourraient être apportées ne paraissent pas coûter des fortunes. Un choix de vins d’un meilleur niveau, des champagnes de marque et non pas de sous-marque, cela doit être compatible avec les exigences économiques de la compagnie. Cela reste à faire afin d’éliminer toutes les frustrations.

Et puis certains services pourraient être ajoutés, sans pour cela ruiner notre transporteur national. Je pense d’abord à la prise en charge des clients « Affaires et Première » depuis leur domicile. Cette prestation est proposée par les transporteurs du Golfe à tous leurs passagers de l’avant de l’appareil. Or, pour autant que je sache, seuls 40% des clients souhaitent en bénéficier. Dans le fond, il n’y a que des avantages à faire des propositions appréciées par tous alors que le coût sera inférieur à la moitié de ce qu’il pourrait être. Bien sûr, cette prestation a un coût. Il est de l’ordre de 100 € par transfert et ce quel que soit le nombre de passagers. Au total et au plus cher, cela entraîne une charge supplémentaire de 400 € puisqu’il faut compter les trajets aéroport/domicile à chaque bout de ligne. Mais qu’est-ce que c’est pour gagner 5.700 €, d’autant plus que la charge réelle, compte tenu des clients qui ne souhaitent pas en bénéficier, ne doit certainement pas excéder 200 €. Bref, on se demande bien pourquoi la compagnie nationale est si réticente à proposer ce service. Pour autant que je sache, elle le propose aux passagers de la Première… en les faisant payer !

Autre service qui serait sans doute très apprécié : un voiturier à Charles de Gaulle. Les parkings de cet aéroport sont un vrai casse-tête pour les clients. Réserver un espace voiturier dans la « dépose-minute », voilà qui paraît très possible. Après tout, aucun restaurant parisien ne saurait se passer maintenant de cette prestation, pourquoi ne pas en faire autant aux aéroports ?

Je ne voudrais pourtant pas avoir l’esprit trop critique, même si j’apprécierais une amélioration de la définition du produit. Je note avec satisfaction que, disons depuis 2 ans au moins, la prise de conscience des souhaits des clients est devenue réalité.

Les contraintes budgétaires n’ont hélas pas permis à Air France de rééquiper toute sa flotte long- courrier. C’est bien dommage d’autant plus que les nouvelles configurations en classe Affaires et Première ont été largement médiatisées et que les clients s’attendent à juste titre à en bénéficier. Leur désappointement est grand lorsque l’appareil est encore équipé à l’ancienne. Je suggérerais alors que, compte tenu de la moindre valeur du produit, les passagers puissent bénéficier d’une réduction correspondant au désagrément qu’ils sont amenés à subir.

Quoiqu’il en soit, je salue les efforts accomplis. Ils seront certainement récompensés par la récupération de la clientèle affaires qui fait encore bien défaut, si j’en juge le remplissage de la classe « Business » par rapport à l’Economie ».  L’aller/retour en éco est à moins de 950 €, soit 6 fois moins que le tarif « affaires ». C’est de la récupération de cette dernière clientèle que reviendra la prospérité de la compagnie.

Et c’est encore très possible.

Jean-Louis BAROUX