Offensive tout azimut pour AeroMexico qui vient de mettre son tout premier 787-9 au départ de Paris. Un choix qui conforte la volonté de la compagnie mexicaine d’être présente sur le marché français, son premier marché en Europe. Pour Jorge Goytortua, Senior VP Sales de la compagnie depuis 2011, l’avenir d’AeroMexico est placé sous les meilleures auspices.
De passage à Paris, Jorge Goytortua a dressé le bilan de l'année qui se termine: "Malgré la concurrence, nos efforts sur la ligne Paris/Mexico ont porté". A la clé, l'arrivée du fleuron de Boeing au départ de CDG.
Pour ce spécialiste de l’aérien, qui a travaillé au sol pour le comité des aéroports du Mexique, AeroMexico a su très vite jauger les besoins du transport aérien sans chercher à tomber dans un gigantisme qui serait aujourd’hui pénalisant. "Nous voulons être agiles, réactifs aux marchés et capables de changer très vite notre stratégie si le besoin s’en fait sentir". Rencontre avec un dirigeant heureux.
DéplacementsPros : Comment s’est passée l’année 2016 ?
L’arrivée du dreamliner est une vraie évolution de notre flotte. Le 787-9, qui est arrivé à Paris le 19 novembre dernier, est le premier des dix appareils d’une commande annoncée en juillet 2012 et qui se concrétise aujourd’hui. Nous l’avons dit, c’est le plus gros investissement de l'histoire de l'aviation au Mexique.
Nous avons déjà exploité le 787-8 depuis trois ans et le constat auprès de nos voyageurs est sans appel, ils le plébiscitent. L’arrivée du 787-9 nous permet globalement d’améliorer notre capacité avec 274 passagers, en deux classes. Tout comme sur d'autres avions de la flotte, l'appareil possède une connexion WiFi, ce qui permettra aux passagers de naviguer sur Internet. Voilà un exemple de service que demande le voyageur d’affaires.
DéplacementsPros : Vous n’avez pas fait le choix d’une Premium ?
Nous pensons que pour être réactifs et bien nous adapter au marché, il nous faut des avions de taille raisonnable, économiques en carburant mais qui répondent aussi aux attentes écologiques de nos voyageurs.
DéplacementsPros : Mexico est un hub peu connu des voyageurs d’affaires
D’ailleurs, la plupart de nos vols, y compris ceux de nuit, sont faits pour permettre à nos voyageurs d’affaires d’avoir un transit extrêmement court à Mexico pour reprendre rapidement un avion vers leur destination finale.
DéplacementsPros : Quelle est la part de marché du corporate pour AeroMexico ?
Grâce au code share en cours avec Air France, nous pouvons proposer des vols au départ des grandes capitales françaises comme Lyon, Marseille et Toulouse. En 2020, nous aurons sans doute un nouvel aéroport qui nous permettra d’améliorer les correspondances mais également de proposer de nouvelles destinations dans notre réseau. Enfin, nous avons conçu un service « limousine » au départ de Paris pour permettre à nos clients de voyager confortablement de chez eux… à Mexico.
DéplacementsPros : Quelle est aujourd’hui votre stratégie corporate ?
Notre stratégie repose aussi sur notre capacité à proposer de nouvelles lignes. En 2016, nous avons ajouté 16 nouvelles destinations. Nous allons faire sans doute la même chose sur 2017 avec une hausse de 30 % du nombre de sièges proposés en Europe. Nous allons augmenter notre présence à Heathrow ainsi qu’à Amsterdam. Ce qui nous pilote principalement, c’est la réussite de l’expérience voyageur car nous sommes persuadés que c’est lui qui fera la réussite de la ligne par la qualité du service qu’il aura bord, notre capacité à ponctuel tant au départ qu’à l’arrivée.
Nous comptons beaucoup sur la bonne tenue de nos infrastructures à Mexico comme à Paris. Tous ces efforts sont désormais récompensés par la confiance des voyageurs mais aussi par des prix prestigieux, que ce soit pour notre service de restauration ou la qualité de notre classe affaire.
DéplacementsPros : Etes-vous inquiet de la politique actuelle du prix le plus bas ?
Pour nous, il est important que le client puisse accéder à l’Amérique du Sud doit l’Amérique centrale aux meilleurs tarifs au moment où il aura choisi. Il est toujours très difficile de regarder ce qui se fait ailleurs. Je sais que vous vouliez que nous évoquions la concurrence qui existe entre nous et Air France au départ de Paris alors que nous sommes dans la même alliance. Moi, je veux plutôt parler d’un partenariat équilibré qui permet à chacune des deux compagnies de pouvoir s’appuyer sur l’autre si elle en a besoin. On peut toujours évoquer la création de coentreprises ou l’amélioration de l’offre de l’une ou l’autre des compagnies. Nous pensons sincèrement qu’il nous faut regarder devant sans nous soucier de ce qui se fait à côté ou derrière. Sinon, on n’y arriverait pas et la promesse que nous faisons nos clients ne seraient pas tenue.
Entretien réalisé par Marcel Lévy