L’Europe veut un espace ferroviaire unique pour la gestion du trafic

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Selon la commission transport de la Communauté Européenne, l'Europe compte actuellement plus de vingt systèmes nationaux de signalisation et de contrôle des vitesses, qui ne sont malheureusement pas compatibles. Ces pertes d'efficacité pour des raisons techniques gênent considérablement la croissance rapide du marché du fret ferroviaire, sur lequel le trafic transfrontalier est celui qui offre le plus grand potentiel. Elles freinent également le développement du réseau de transport européen élargi.

L'Europe veut un espace ferroviaire unique pour la gestion du trafic
Selon les spécialistes, la solution réside dans le système européen de gestion du trafic ferroviaire (ERTMS). Celui-ci fixe une norme unique applicable dans l'ensemble de l'Europe pour les équipements de signalisation, permettant au besoin de contrôler les vitesses et de ralentir les trains. Il permettra aux trains d'emprunter des réseaux nationaux compatibles en circulant de manière fluide, sans retards, sans contrôles supplémentaires et sans adaptations. Système moderne et performant, l’ERTMS devrait permettre de créer un espace ferroviaire unifié. Pour Siim Kallas, vice-président de la Commission chargé des transports, «L'ERTMS perdra une bonne partie de ses avantages s'il est déployé de manière isolée par un seul pays. Les États membres ont décidé conjointement de poursuivre son déploiement, c'est donc conjointement aussi qu'ils doivent agir. Si nous voulons que les trains puissent circuler sur l'ensemble du réseau transeuropéen, il faut que nous œuvrions tous de concert».
Après la conférence de Copenhague, les 16 et 17 avril dernier, la Commission devrait présenter une recommandation de l’Agence ferroviaire européenne sur la manière d’améliorer les règles techniques relatives au déploiement du système ERTMS. La Suisse a déjà signé un contrat visant à équiper l’ensemble de son réseau d'ici à 2017, pour un coût total de 250 millions d'euros (un peu moins de 80 000 euros par kilomètre). Au Danemark, les problèmes de signalisation liés à la gestion de l'infrastructure sont à l'origine de la moitié des retards environ. C’est la raison pour laquelle le déploiement de l'ERTMS est inclus dans un projet de plus grande envergure qui vise à renouveler entièrement les systèmes de signalisation et de gestion du trafic ferroviaire au Danemark. Le projet comprend d'autres éléments, tels que le renouvellement du verrouillage et de l'équipement des trains. L'investissement total est de 3,2 milliards d'euros sur une période de 12 ans.