La dette est « le point où le bât blesse » dans la réforme ferroviaire, selon Pépy

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Imaginée pour juguler la dette du ferroviaire, la réforme en cours a provoqué une grève des cheminots la semaine dernière mais le dialogue n’est pas rompu, comme le prouve une journée de débats organisée par la CFDT-FGTE Transports Environnement.

Il est bien rare que le patron d’une entreprise – en particulier entreprise d’état – participe à une journée de débats syndicaux ! Guillaume Pépy n’a cependant pas refusé l’invitation si bien qu’il a pu expliquer directement aux participants sa propre vision de la réforme ferroviaire. Le vrai problème du chemin de fer, selon lui c’est la dette, considérable, de RFF : 31,5 milliards d’euros, et le simple service de cette dette augmente de 1,5 milliard par an ! Selon Guillaume Pépy, deux solutions : d’une part stabiliser la dette et pour lui, "Nous avons dit qu'il fallait remettre en cause le rythme de développement du programme des lignes nouvelles à grande vitesse et accorder la priorité absolue au réseau existant et à l'Ile-de-France". Deuxième remède : générer des gains de productivité par le biais d'une meilleure organisation. Selon lui, la réunification de RFF et de la SNCF dans un gestionnaire d'infrastructure unifié permettra une économie supplémentaire de 500 millions d'euros en cinq ans grâce à la productivité de la nouvelle organisation, "sans toucher au statut social des salariés de l'infrastructure". Et il insiste sur ce point. Il s'est dit convaincu que "Le chemin de fer fonctionne mieux lorsqu'il est intégré". Mais a-t-il ajouté, "Je pense qu'il est fondamental de ne pas opposer l'intégration du mode ferroviaire avec la possibilité pour les collectivités locales d'exercer leur libre administration ou la possibilité d'avoir un jour une concurrence". Une concurrence européenne et selon Guillaume Pépy, "L'Europe, pour moi, c'est la vraie bagarre".