Pour le CSNERT, les vrais VTC soutiennent le projet Grandguillaume

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On croyait que seule la guerre taxis/VTC était sur le devant de la scène, il n’en est rien. Aujourd’hui et face à la loi Grandguillaume, la Chambre Syndicale Nationale des Entreprises de Remise et de Tourisme - Fédération Française des VTC condamne fermement la pétition lancée par les plateformes de VTC.

Dans un communiqué, que nous publions ci-dessous, le CSNERT rappelle que "Ces plateformes ne représentent nullement les VTC" et qu’en se présentant depuis des années comme des VTC et aujourd’hui comme les "représentants de la Fédération Française des VTC", elles "trompent délibérément public et médias".

Ce que dit le communiqué :
"Ces plateformes ne sont que des « intermédiaires » : elles mettent en relation des clients avec des sociétés de transport. Elles revendiquent d’ailleurs ce statut. Depuis plusieurs mois et contrairement à ce que ces mêmes plateformes affirment, un consensus existe entre les différents acteurs du secteur et s’exprime au travers de la Proposition de Projet de Loi porté par le député M. Laurent Grandguillaume que nous soutenons tous, alors que la FFTPR, l’UNAM et consorts tentent de la torpiller par tous moyens.

Le projet de loi présenté par Laurent Grandguillaume apporte des clarifications essentielles, tant aux chauffeurs qu’aux clients-usagers. Premier point de consensus : une véritable formation est nécessaire, sanctionnée par un examen impartial pour devenir chauffeur qualifié de personnes et garantir un service de qualité, à la hauteur des attentes. Chauffeur de taxi ou chauffeur de VTC, ces métiers sont devenus identiques, sauf pour la licence.

Second point de consensus : une règlementation claire, afin d’éviter les contournements de loi volontaires et systématiques depuis plusieurs années par des acteurs qui s’arrangent de rester dans l’illégalité. Le statut de la LOTI (NDLR : qui répondent aux règles de la Loi sur l'Organisation du Transport Intérieur) .a été sciemment détourné de son objectif premier (réglementer le transport public de groupe) pour fournir des voitures avec chauffeurs aux clients individuels des plateformes, dans le mépris le plus total de la loi.

La LOTI n’exige aucune formation obligatoire pour les chauffeurs: toute personne titulaire du permis de conduire peut s’inventer chauffeur « professionnel ». Interdire la LOTI en véhicule particulier (moins de 9 places) dans les grandes agglomérations et après une période de transition telle que prévue par le projet de loi, c’est tout simplement recadrer les choses et éviter les abus.

Face à la colère des chauffeurs actuels qui n’acceptent plus de travailler à perte pour des plateformes, lesquelles les exploitent sans supporter le risque de les employer, ces dernières peuvent s’inquiéter. De plus en plus de chauffeurs décident de les quitter, généralement moins d’un an après avoir commencé. Les plateformes ne cherchent qu’à couvrir l’extrême turn-over de ce métier. Pour une raison simple : leurs tarifs sont tellement bas, qu'aucune de ces plateformes n’est rentable, et la rémunération des chauffeurs est insuffisante.

La PPL de M. GRANDGUILLAUME a pour objectif de tirer le secteur par le haut tout en l’apaisant.
Etre chauffeur de personnes ne s'improvise pas, exploiter une entreprise de VTC non plus, et ce métier est déjà suffisamment en crise et difficulté depuis longtemps pour en rajouter. L’innovation et le progrès promis par les plateformes ne peuvent exister que s’ils sont partagés et que l’on agit dans le respect d’autrui. Alors que le secteur du tourisme est sinistré à la suite des attentats qui ont frappé notre pays et l’image de la France depuis bientôt deux ans, semer le désordre sur un marché du transport de personnes éprouvé par la déréglementation (nombre d’acteurs multiplié par 35 en l’espace de 5 ans), c’est destructeur, en particulier dans ce contexte ».

On l’aura compris, les chauffeurs de VTC comme les Loti (quel que soit le statut) ne veulent plus d’intermédiaires couteux. Une volonté que l’on comprend même si aujourd’hui aucune structure technologique ne saurait fédérer l’ensemble de l’offre en toute équité. Et l’avenir peut voir arriver sur le marché des outils qui proposeront un ticket d’entrée élevé dans le seul but de fédérer les besoins et le marché. La difficulté qui s’annonce est de taille : la loi Grandguillaume ne va-t-elle pas réinventer la roue ? Beaucoup en sont persuadés. »