L’agence de voyages et le monde d’après (2/4) : « L’enjeu pour la plupart des TMC va être de résister à cette crise face aux acteurs internationaux »

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Alors que la crise liée au COVID-19 a permis d’accélérer la prise de conscience concernant notre façon de voyager, la jeune pousse The TREEP se donne aujourd’hui comme mission d’accompagner les sociétés dans leur transition écologique et digitale. Empreinte carbone, digitalisation, gestion des risques … Pour les acteurs du voyages d’Affaires il y aura résolument un avant et un après. Entretien avec Laurent La Rocca, fondateur et CEO de The Treep.

DeplacementsPros.com : Quel est votre rôle aujourd’hui durant cette période de crise ?

Laurent La Rocca, fondateur de The TREEP

Laurent La Rocca :  Aujourd’hui nous éditons des logiciels pour les agences de Business Travel (SBT). Nous souhaitons leur apporter, à travers nos solutions, une dimension d’écoresponsabilité. Notre mission est de réduire le stress et l’empreinte carbone des voyageurs. Avec l’arrivée du COVID-19 les entreprises sont désormais portées au-delà de leurs attentes « premières » et favorisent davantage la gestion du risque et la RSE. Notre rôle principal aujourd’hui est de les aider dans le monde « post-COVID ».

Comment les accompagnez-vous ?

Nous travaillons surtout sur les enjeux liés à la reprise car le trafic international est quasiment à l’arrêt. Seul le domestique reprend progressivement, notamment dans le secteur du public où la reprise va même au-delà de nos prévisions. L’idée est aujourd’hui d’accompagner nos clients pour ‘tenir’ face à cette crise ; comment équiper les TMC pour préparer la reprise. Nous profitons de cette ‘accalmie’ pour accompagner les entreprises et les encourager à s’équiper avec de nouveaux outils, plus modernes et mieux adaptés au monde de demain. Si le secteur traverse assurément une crise extrêmement importante, nous pouvons également y voir des points positifs. Cela nous permettra peut-être de nous poser certaines questions essentielles comme, comment améliorer le futur ? L’enjeu pour la plupart des TMC va notamment être de pouvoir résister à cette crise face aux acteurs internationaux.

Quel va-t-être l’impact sur les entreprises et notre rapport à notre lieu de travail ? 

La crise sanitaire a provoqué une digitalisation forcée des entreprises et une arrivée massive du télétravail. Or, le 100% télétravail ne fonctionne pas car nous perdons en lien humain . Nous l’observons aujourd’hui, lorsqu’il s’agit de négocier un contrat commercial ou de vérifier un site, le télétravail ne fonctionne pas. Nous allons ainsi évoluer vers un rythme de travail hybride en 2021 et notre rôle sera d’accompagner les sociétés vers un parcours 100% digital pour les aider dans cette transition. Le second impact de cette crise est que nous devons rassurer l’employeur et le collaborateur de cette peur « irrationnelle » du COVID-19. Nous devons apporter de la rationalité sur le risque de contamination lors d’un déplacement. En effet, les entreprises sont actuellement beaucoup moins permissives sur les déplacements et perdent en impact commercial, de négociation ou tout simplement de contrôle. Lorsque les contraintes liées aux déplacements seront levées, le marché commencera à repartir. Il faudra alors que nous soyons capables d’accompagner les TMC et les entreprises sur une gestion du risque complète, avant, pendant et après le voyage.

Voyagerons-nous de façon différente ?

Les entreprises ne vont de toute façon pas avoir le choix que de tenir compte de la volonté de leurs collaborateurs et devront ainsi s’intéresser davantage à la valeur écoresponsable. Elle pourra l’ignorer mais à terme, cela la mettra en danger. Soyons clair : écoresponsabilité ne rime pas obligatoirement avec augmentation des coûts. Pour être compétitive, une entreprise se devra d’avoir une bonne politique RSE et environnementale. C’est là où nous avons notre carte à jouer puisque au lieu d’interdire certaines options de voyage nous appelons au bon sens des utilisateurs. Les entreprises déclarant compenser leur empreinte carbone ? Du greenwashing. Les mécanismes de compensation prennent beaucoup de temps à être développés et ce temps, nous ne l’avons plus. Il y a aujourd’hui, plus que jamais urgence à réagir et à valoriser l’économie de CO2.

Le dossier dans son intégralité :