Benoit Moutier, agent commercial : « le confinement complique les déplacements professionnels »

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Membre de la chambre professionnelle des agents commerciaux de Normandie, Benoit Moutier travaille avec la grande distribution pour la fourniture de produits agro-alimentaires. Effectuant plus de 70.000 kilomètres par an pour aller à la rencontre de ses clients, il poursuit ses activités, comme lors du premier confinement, mais « non sans difficultés » comme il l’explique à Déplacements Pros.

La cinquantaine énergique, Benoit Moutier ne ménage pas ses efforts pour rencontrer ses clients répartis sur les 5 départements que compte la Normandie. A raison de 70 000 kilomètres par an, au volant de sa voiture, il sillonne les super et hyper marchés de son secteur afin de représenter les firmes agro-alimentaires pour lesquelles il travaille.

« Mon travail ne peut pas se concevoir sans rendez-vous physique. On ne vend pas de la même façon par visio-conférence et dans mon secteur, l’alimentaire, il est difficilement concevable de faire des dégustations virtuelles. » Si lors du premier confinement, Benoit Moutier a vu son activité ralentir de façon drastique les premières semaines, « les rendez-vous dans les magasins ont tout simplement été annulés à l’époque. Aujourd’hui, avec le reconfinement, les consignes semblent plus souples, je n’enregistre aucune restriction pour me déplacer dans les magasins et aller à la rencontre de mes interlocuteurs. »

Depuis vendredi 30 octobre, premier jour du reconfinement, M. Moutier n’a pas chômé, « j‘ai plusieurs rendez-vous par jour, je ne constate aucune baisse dans mon activité, pour le moment. » Mais les nouvelles consignes sanitaires strictes, compliquent cependant la mission de l’agent commercial. « C’est plus difficile quand on doit passer la journée dehors, les restaurants sont fermés et il faut donc prévoir d’emporter un repas ou se nourrir de sandwiches. Dans quelques jours, je dois partir pour une tournée de plusieurs jours, j’attends avant de réserver mon hôtel car les consignes peuvent encore changer. Je sais que les hôtels sont à même de fournir la même prestation que d’habitude avec des petits changements, comme le fait de ne pouvoir manger sur place que dans sa chambre en se faisant livrer par le roomservice. Des petits désagréments parfaitement surmontables. » 

D’un point de vue économique, ce reconfinement peut-il avoir des incidences notables sur l’activité de Benoit Moutier ? « Je veux dire que c’est juste plus compliqué de travailler aujourd’hui avec la contrainte du Covid-19, mais pourtant, j’enregistre de meilleurs résultats que l’an passé, même avec un mois d’avril catastrophique au cours duquel mon activité a chuté de 40%. Sinon, sur l’ensemble de l’année je note une forte progression, due à une importante consommation depuis la fin du premier confinement. Il est clair que le mois de novembre s’annonce difficile et l’on s’attend, bien évidemment, à une forte baisse de la consommation. Tant que la menace sanitaire n’est pas levée, l’avenir reste incertain, même si la poursuite de mon activité n’est pas, pour le moment, compromise. »