« La capacité d’investissement de Certares ? Sans limites »

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Henry Briance (à gauche) et Elyes Mrad, les deux managing directors de Certares présents au congrès Selectour.

Senior managing director chez Certares, Henry Briance a participé au récent Congrès Selectour. L'occasion d'exposer, en toute décontraction et sourire british, la puissance du fonds d'investissement américain.

Le fonds d'investissement Certares se porte bien, merci pour lui. Durant le congrès Selectour qui s'est tenu à Hammamet du 2 au 4 décembre, l'annonce de l'imminente cotation d'Amex GBT (au premier semestre 2022) en fit la démonstration spectaculaire.

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Certes, cette entrée en bourse dilue quelque peu la participation du fonds d'investissement dans la TMC américaine (de 50 à 38%, d'après nos calculs), mais c'est aussi une promesse de liquidités et donc de développement intéressant pour celle-ci.

Objectif France

Deux membres de Certares étaient présents à l'événement tunisien du réseau d'agences de voyages français. Parce qu'il le détient à 50%. Mais on peut aussi, plus globalement, y voir le signe de leur vif intérêt stratégique pour l'Hexagone, "première ou deuxième destination touristique mondial chaque année", comme l'a rappelé l'un d'eux, Henry Briance - et n'ont pas cherché à dissimuler leur satisfaction sur ce sujet. 

Le même Henry Briance, Managing director, est d'ailleurs monté sur scène pour se soumettre à quelques questions et c'est à cette occasion qu'il a confirmé l'intérêt de son employeur pour le territoire français, en précisant qu'il y avait de "beaux investissements à (y) faire et que (Certares) restait attentif aux opportunités" liées à la destination elle-même mais aussi... à quelques entreprises technologiques du secteur du voyage, aussi bien leisure que business.

Patience

Soulignant le fait que Certares n'avait pas vendu une seule de ses participations en huit années d'existence, il l'a qualifié d' "investisseur patient, accompagnant la croissance des entreprises". Cette patience est, selon le même, nécessaire dans le tourisme, secteur par nature cyclique, et dans lequel il serait inapproprié d'être systématiquement à l'affût des moments bas pour acheter et des moments hauts pour vendre : "Nous sommes préparés à ces hauts et ces bas, même si les bas ne sont généralement pas autant (que la pandémie)".

Et il semblerait que la stratégie soit payante puisque la performance des investissements de Certares - dont le niveau dépend de la nature (airlines, hôtellerie, distribution...) et de la taille de l'entreprise - évolue positivement jusqu'à être revenu aujourd'hui aux étiages de 2019, voire au-dessus.

No limit

Il faut dire que la crise pandémique a été faste pour l'investisseur : "Dans ces dix-huit derniers mois, nous avons réalisé d'avantage d'investissements - Tripadvisor, Voyageurs du Monde... - que dans les six premières années depuis notre création, il y a huit ans.

Jusqu'où ces investissements peuvent-ils aller ? "Notre fonds d'investissement principal s'élève à 2,5 milliards de dollars. Auquel il faut ajouter un fonds de distress de 1 milliard de dollars. Enfin, nous avons la possibilité de co-investir avec nos partenaires, comme nous l'avons fait pour un investissement de 4 milliards dans Hertz. Donc il n'y a pas de limites."

Traditionnel

Et pourquoi, à l'heure où des acteurs "tout technologique" tels que TripActions ont le vent en poupe, investir dans des agences plus traditionnelles, telles qu'Amex GBT ? "Parce qu'il existe une vraie valeur ajoutée dans le rôle de l'humain pour les choses compliquées, sensibles. Ce qui est capital dans ce monde où les règles changent très rapidement."

Et, sur ce sujet, le Managing director de conclure dans un trait d'humour, apanage des gens en bonne santé : "Mais c'est très bien pour nous qu'il y ait plein de gens qui pensent que les agences traditionnelles vont disparaître."