Europe-Asie : quels temps de vol avec le contournement de la Russie ?

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Les distances à parcourir pour se rendre en Asie depuis l’Europe sont plus importantes avec l’interdiction de survol de la Russie, surtout si l’on se rend en Asie par la route du Nord.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie oblige les compagnies aériennes à modifier leurs routes sur l’axe Europe-Asie. Avec parfois un allongement important de la durée de leur vols. Un graphique est à ce titre très instructif, réalisé par Eurocontrol, l’organisation intergouvernementale européenne en charge de la sécurité de la navigation aérienne, se basant sur des chiffres de Flightradar24, un site web suédois affichant des informations en temps réel sur les vols d’avions commerciaux ou privés (grâce aux données transmises par le transpondeur ADS-B équipant les aéronefs).
Ce graphique montre les distances parcourues pour relier plusieurs villes asiatiques à Helsinki, Copenhague, Francfort et Amsterdam, avant et après la fermeture des espaces aérien ukrainien, russe et bélarusses à de nombreuses compagnies aériennes, dont les transporteurs européens.

Les liaisons au départ d’Helsinki, via la route du nord, sont les plus touchées, avec des distances supplémentaires comprises entre 1400 km (Singapour) et près de 4000 km (Séoul). Pour replacer ces chiffres dans leur contexte, 1400 km ajoutent 1h25 au vol, et 4000 km ajoutent 7 heures à un aller-retour entre Helsinki et Séoul. La durée du trajet Helsinki-Séoul était autrefois de 8,5 heures, elle est aujourd’hui de 12 heures. Ainsi, 7 heures supplémentaires sur un aller-retour représentent presque autant que le segment aller simple initial. Et autant de temps en moins souvent passés sur place par les voyageurs d’affaires, lors d’un déplacement relativement bref.

Copenhague, via la route du sud, affiche une distance supplémentaire parcourue d’environ 1500 km vers Singapour et Shanghai. Francfort est pour sa part située suffisamment au sud pour qu’il n’y ait pas une durée supplémentaire de vol pour se rendre en Inde et en Asie du Sud-Est. Et pour Lufthansa, la distance à parcourir pour aller à Pékin s’accroît d’environ 1200 km. Idem pour KLM et bien sûr pour Air France.