L’Aéroport de Poitiers doit trouver de nouveaux partenaires financiers

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Bien que son trafic passagers annuel est en hausse de 1,8% en 2018, l'aéroport de Poitiers voit son activité remise en cause. La plate-forme a besoin de trouver de nouveaux partenaires financiers pour compenser le désengagement partiel de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de la Vienne à partir de 2020.

En sursis depuis 2017, l'aéroport de Poitiers Biard fait face à un avenir incertain à partir de la fin de l'année. En effet, le contrat de concession de son gestionnaire actuel Vinci Airports arrivera à échéance le 31 décembre 2019. Et, il n'est pas sûr que le groupe français garde les commandes s'il se porte candidat. Présent sur la piste depuis 2013, il n'est pas parvenu à atteindre l'objectif des 170 000 passagers annuels fixé par les autorités locales. Un appel d'offres devrait donc être lancé dans les prochains mois.

Selon La Nouvelle République, l'autre difficulté pourrait être financière. La Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de la Vienne qui avait été convaincue de maintenir sa contribution de 760.000 euros en 2018 et 2019, va la réduire à 100.000 euros en 2020. Ainsi, les deux autres entités du syndicat mixte - le Département de la Vienne et la communauté urbaine de Grand Poitiers - vont devoir augmenter leur participation... ou trouver de nouveaux partenaires. Et, ils ne pourront pas compter sur l'aide de la Région Nouvelle-Aquitaine. Elle a une nouvelle fois fait part de son refus d'entrer au capital de la plate-forme.

Le Vice-président du conseil régional en charge des Transports, Renaud Lagrave, a expliqué au journal local "Pour la Direction générale de l’aviation civile, l’aéroport de Poitiers n’a ni un intérêt touristique ni un rôle de désenclavement. Nous n’interviendrons que pour le financement de la ligne vers Lyon tant qu’il y aura une obligation de service public".

Alain Claeys, président de Grand Poitiers a reconnu de son côté "Il serait difficile d’expliquer que c’est important pour les entreprises si les acteurs économiques ne se mobilisent pas". Pour lui, la solution pourrait être d'accueillir le Département des Deux-Sèvres et le Grand Châtellerault au sein du syndicat mixte. Il met en avant qu'un quart des passagers des vols Poitiers-Lyon viennent des Deux-Sèvres et que cette ligne est soutenue par de nombreuses entreprises de la région de Châtellerault.

Trafic en hausse en 2018
Si son avenir est incertain, l'aéroport de Poitiers affiche tout de même un trafic passagers en hausse de 1,8% en 2018 avec 119.424 voyageurs accueillis. La desserte de Lyon a été particulièrement dynamique avec une fréquentation en hausse de 15,75% et un taux de remplissage de 73,12%.

Le vol saisonnier de Hop! vers Ajaccio a généré 2.054 passagers, soit une hausse de 47,98 %. La ligne est reconduite en 2019.

Les dessertes de Londres et Édimbourg dont les capacités avaient été réduites par rapport à 2017, affichent des baisses de trafic de 3,14% et 32,85% respectivement. Par contre, la plate-forme a accueilli plusieurs vols prévus à l'aéroport de Tours. Ils étaient déroutés en raison de travaux réalisés sur la piste.