Aérien : j’ouvre le lundi, je ferme l’hiver, je me crée l’été, je disparais le vendredi

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J'ai cru pendant longtemps que la gestion d'une ligne aérienne demandait du temps, de l'opiniâtreté et une réelle volonté de s'implanter dans un pays ou une ville. Je sais aujourd'hui que la réactivité est devenue une arme essentielle dans la gestion d'une compagnie. Il reste que pour les acheteurs de voyage, il faut une bonne dose de patience et une connexion internet sans faille pour jouer la carte du best price et de l'efficacité. Finie l'anticipation, bonjour l'adaptation.

Le chiffre à lui seul surprend : 256. C'est le nombre de liaisons aériennes créées en 2009, tous pays confondus. Il a son pendant, 364. C'est bien sûr le nombre de lignes aériennes abandonnées pendant la même période. Il est vrai que l'année 2009 ne restera pas dans la mémoire des économistes et que le transport aérien n'a pas été à son apogée pendant la crise. Il n'empêche que s'adapter est devenu aujourd'hui plus important qu'anticiper. Incontestablement, il est difficile aujourd'hui d'analyser le paysage aérien internationale avec justesse. Pour les entreprises habituées à des points à points avec peu de variantes dans le programme voyage, la question ne se pose pas. Pour les autres qui passent d'un contient à l'autre, d'une ville à l'autre, la question de l'adaptation est plus que complexe. Prenons l'exemple d'un Le Havre - Zurich voire d'un Deauville-Glasgow. Selon la période de l'année, sa mise en œuvre est plus ou moins simple. Et les prix varient du simple au quintuple selon l'opérateur aérien. Et ce qui existe en France est multiplié à l'infini selon les pays et les villes à rejoindre. On comprend mieux, le poids des bases de données aériennes que développement les nouveaux géants de l'informatique.
A terme, posséder l'information et la gérer dans le temps permettra de mieux piloter ses budgets et d'anticiper ses coûts. C'est toute la bataille qui s'engage chez Google ou Microsoft. Croire qu'il ne s'agit que d'une offensive dans le monde du "loisir" serait une erreur grossière. Demain, comprendre l'aérien voudra dire que l'on maitrise 60% de la dépense d'un voyage d'affaires. De quoi donner des idées aux acheteurs.

Hélène Retout