Chronique d’un petit vol bien ordinaire

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Jeudi dernier, comme cela m’arrive d’ailleurs une fois par semaine en moyenne, j’avais un déplacement en avion. Cette fois, il s’agissait du vol easyJet EZS 1396 Orly - Genève. Rien de très exceptionnel là dedans, d’autant plus que le départ était à 12h. Bref, que du très banal.

Chronique d’un petit vol bien ordinaire
En foi de quoi, je quitte mon bureau situé sur les Champs Elysées à 10h45, le plus tranquillement du monde. Et je commence à faire une première erreur grossière : au lieu de prendre l’avenue Matignon que je juge encombrée, j’utilise la rue Jean Mermoz que je sais d’ordinaire moins fréquentée, pensant ainsi rejoindre sans trafic le Rond Point des Champs Elysées. Je suis une camionnette qui s’arrête tout à coup. Le chauffeur met ses warnings, descend tranquillement, ouvre sa porte arrière et se dispose à vider son chargement. J’ai beau lui faire la remarque que cela va me mettre sérieusement en retard pour prendre mon avion, je n’ai en retour qu’un regard méprisant de celui qui travaille à celui qui manifestement n’a rien à faire. Les Parisiens me comprendront certainement. Bref, je perds un bon quart d’heure.

Cet incident me conduit à arriver à Orly Sud à 11h25. Largement le temps de prendre mon avion d’autant plus que je suis muni de ma carte d’embarquement. Oui, mais le parking P1 est en travaux, un niveau est totalement indisponible et je dois tourner pour me garer en faisant plusieurs manœuvres. J’y laisse pas loin de 10 minutes avant de me retrouver dans l’aérogare à 11h35. C’est encore suffisant, mais, maintenant il ne faut plus traîner.

En général à cette heure les filtres de sureté, les fameux PIF, sont peu encombrés car le trafic est faible. Mais surprise, la queue pour le hall B arrive jusqu’au magasin « Relay ». Les connaisseurs apprécieront. Je me présente néanmoins au préposé à la gestion de la queue en faisant valoir mon horaire de départ, mais rien ne peut le fléchir. Je n’ai qu’à me mettre dans la file, comme tout le monde. Je me rends d’ailleurs compte que ladite file avance que très lentement, car en fait seuls 3 postes sont ouverts sur les 7 disponibles ! Rassurons-nous, me dis-je, on m’indique qu’il faut 8 minutes (voir panneau électronique) pour passer l’inspection filtrage. Tout compte fait, cela m’amène à 11h45. Il faudra courir car le vol part en B 16, soit tout au bout du hall, mais cela devrait passer.

Oui, mais le panneau est très optimiste. Il me faut négocier avec quelques passagers aimables situés devant moi et me voilà finalement au fameux PIF, où il faut tout enlever même la ceinture alors qu’elle passe toutes les semaines. Cela aurait peu d’importance, mais à ce stade toute seconde compte et il en faut 30 pour remettre sa ceinture.

Et je me dirige à la course, cette fois vers la porte B 16… pour m’entenre dire qu’il est 11h52 et que le vol est fermé. D’ailleurs il ferme 10 minutes avant le départ me dit-on. Et là, j’indique à l’agent d’easyJet qu’elle ne peut pas me faire cela, d’autant plus que l’appareil est en passerelle à moins de 20 mètres et que les procédures de fermeture ne sont certainement pas terminées. Mais elle aussi reste inébranlable dans l’application des consignes. Heureusement pour moi, le superviseur est arrivé à ce moment là et il a bien voulu m’embarquer et l’avion est parti à l’heure pour arriver à l’heure après un vol sans histoire.

Voilà qui s’est bien terminé grâce à la compréhension d’un responsable et qui est bien ordinaire. Beaucoup de passagers ont fait la même expérience laquelle peut d’ailleurs se renouveler demain. Au fond il n’y aurait rien à dire, sauf que je me demande pourquoi le système m’a fait subir tout ce stress alors que tout aurait pu se dérouler autrement.

Pourquoi les parkings d’Aéroports de Paris sont-ils tout le temps en maintenance avec une fermeture d’au moins un étage ? Ne peut-on pas faire autrement et si maintenance il y a, procéder par parcelles ?

Pourquoi les PIFs ne sont-ils pas convenablement chargés ? Certes il faut bien que les personnels fassent leur pause, mais, ne peut-elle pas être décalée. Ce qui est vrai d’Orly Sud est également constatable à Orly Ouest, en particulier au hall 1.

Pourquoi les vols d’easyJet ferment-ils 10 minutes avant le départ alors que rien n’est indiqué sur la carte d’embarquement ? Et de quel recours dispose le passager qui manque son vol pour cette raison avec en possession un billet non remboursable et non revalidable. Il perd l’aller et le retour, mais la compagnie empoche son argent et n’a même pas à payer les taxes d’aéroport !

Voilà la petite chronique d’un petit vol si ordinaire et qui s’est au fond bien passé.

Jean-Louis BAROUX